C’est l’événement incontournable de la rentrée culturelle parisienne. À partir du 6 octobre, le musée d’Orsay consacre une grande rétrospective au peintre impressionniste Gustave Caillebotte, à l’occasion des 130 ans de sa disparition. L’exposition « Caillebotte, peindre les hommes » réunit pas moins de 65 peintures de l’artiste, dont de nombreux chefs-d’œuvre rarement montrés au public et venant pour la plupart de prestigieuses collections américaines.
Caillebotte, un impressionniste à part
Ami et mécène de Monet, Renoir et Degas, Gustave Caillebotte (1848-1894) est pourtant resté dans l’ombre de ses illustres contemporains. Issu d’une riche famille, ce peintre amateur a surtout été reconnu de son vivant pour son immense collection d’œuvres impressionnistes, qu’il a généreusement léguées à l’État. Son propre travail pictural, lui, a longtemps été sous-estimé voire oublié.
Depuis une trentaine d’années, on redécouvre pourtant l’originalité et la modernité de sa peinture. Caillebotte se distingue par son réalisme quasi photographique, son sens aigu de la composition et ses cadrages audacieux. Ses scènes de la vie parisienne et ses paysages nous plongent dans l’intimité de la société bourgeoise de l’époque, avec un regard à la fois bienveillant et distant.
Entre scènes d’intérieur et paysages
L’exposition du musée d’Orsay embrasse toute l’étendue du talent protéiforme de Caillebotte. On y retrouve ses célèbres scènes d’intérieur, comme Les raboteurs de parquet ou Portrait à la fenêtre, qui témoignent avec minutie du cadre de vie de la bourgeoisie. Le peintre y fait preuve d’une maîtrise étonnante de la perspective et de la lumière, donnant à ses personnages une présence presque tangible.
Mais Caillebotte excelle aussi dans les paysages, urbains ou champêtres. Passionné de jardinage et de yachting, il croque avec virtuosité la campagne d’Yerres et les bords de Seine, comme dans l’éblouissant Canotiers ramant sur l’Yerres. Ses vues de Paris, à l’image du fameux Pont de l’Europe, saisissent avec acuité le bouillonnement de la capitale en pleine mutation haussmannienne.
« Les tableaux de Caillebotte sont la quintessence du mouvement et de la lumière. »
– Harry Jacks, The New-York Times
Des oeuvres venues d’Amérique
La grande force de cette rétrospective est de réunir des chefs-d’œuvre de Caillebotte éparpillés aux quatre coins du monde, et particulièrement outre-Atlantique. Sur les 65 peintures présentées, près de la moitié viennent de musées et de collections privées américaines comme le Art Institute of Chicago, le MoMA de New-York ou encore le National Gallery of Art de Washington.
C’est l’occasion unique d’admirer des œuvres rarement montrées en Europe, à l’image des splendides Périssoires sur l’Yerres (1877) de la Collection Chrysler ou encore Homme au bain (1884), une toile saisissante de réalisme appartenant à des collectionneurs californiens. Autant de joyaux qui révèlent toute l’étendue du génie de Caillebotte.
L’impressionnisme sous un jour nouveau
Au final, cette exposition magistrale éclaire d’un jour nouveau un pan méconnu de l’impressionnisme. En remettant en lumière l’œuvre singulière et puissante de Gustave Caillebotte, le musée d’Orsay nous invite à redécouvrir ce mouvement artistique majeur dans toute sa diversité et sa richesse.
Entre scènes de genre intimistes et paysages vibrantes de modernité, la peinture de Caillebotte oscille entre réalisme et poésie du quotidien. Un voyage pictural envoûtant, à ne manquer sous aucun prétexte !
L’exposition « Caillebotte, peindre les hommes » se tient au musée d’Orsay (Paris) du 6 octobre 2024 au 5 mars 2025. Réservation sur musee-orsay.fr