Une attaque d’une ampleur sans précédent a visé les membres du Hezbollah au Liban, faisant exploser simultanément les bipeurs de milliers d’entre eux. Le bilan est lourd : au moins 9 morts et 2800 blessés selon les autorités. Mais au-delà du nombre de victimes, c’est le mode opératoire qui suscite l’étonnement et soulève de nombreuses interrogations.
Des bipeurs transformés en bombes de poche
Les images des scènes d’explosions ont rapidement envahi les réseaux sociaux, montrant clairement les petits appareils de communication exploser dans les poches ou les mains de leurs utilisateurs. Un spectacle stupéfiant quand on sait que ces bipeurs, tombés en désuétude avec l’avènement des smartphones, sont censés simplement recevoir des messages par ondes radio. Comment ont-ils pu se transformer en véritables bombes miniatures ?
L’hypothèse du piratage des batteries lithium
Parmi les premières hypothèses avancées, certains évoquent un possible piratage à distance des batteries lithium des bipeurs, qui aurait provoqué leur surchauffe puis leur explosion. Une théorie qui peut sembler tout droit sortie d’un film de science-fiction mais qui mérite d’être examinée. Des logiciels malveillants auraient-ils pu être installés pour prendre le contrôle de ces batteries ?
Des milliers de bipeurs piégés à l’explosif ?
Mais c’est une autre piste, plus “classique” mais tout aussi spectaculaire, qui semble se dégager : des milliers de bipeurs auraient été physiquement piégés en intégrant des charges explosives en leur sein ! Une opération d’une complexité redoutable qui impliquerait d’avoir intercepté toute une chaîne d’approvisionnement pour modifier les appareils en profondeur.
C’est potentiellement l’une des plus importantes attaques de chaîne d’approvisionnement physique de l’histoire.
– Dmitri Alperovitch, expert en sécurité
Selon des experts en explosifs, 10 à 20 grammes d’explosif militaire auraient pu être dissimulés dans de faux composants électroniques à l’intérieur de chaque bipeur. L’engin aurait ensuite été déclenché à distance par un mystérieux signal.
Une opération signée Israël sur fond de tensions croissantes ?
Si elle se confirmait, une telle prouesse soulèverait inévitablement des questions sur ses auteurs. Le premier suspect évoqué est Israël, engagé dans un bras de fer de plus en plus tendu avec le Hezbollah ces derniers mois. L’opération démontrerait alors le niveau de pénétration des services de renseignement israéliens au sein même des réseaux de communication de leur ennemi.
Cette nouvelle attaque survient en effet dans un contexte de tension exacerbée, Israël menaçant ouvertement d’une guerre contre la milice chiite libanaise. Une escalade militaire est-elle à craindre ? Les regards sont plus que jamais tournés vers la frontière libano-israélienne.
En attendant d’en savoir plus sur les dessous de cette opération hors norme, une chose est sûre : la technologie peut être détournée de manière terrifiante pour transformer de simples outils de communication en armes. Un constat qui devrait tous nous inciter à la plus grande vigilance.