C’est une affaire qui ébranle le monde de l’automobile. Plusieurs victimes d’explosions d’airbags défectueux sur des modèles Citroën C3 et DS3 accusent les constructeurs Citroën et DS Automobiles de graves défaillances. Ces drames auraient causé la mort d’au moins 5 personnes, dont 4 en Outre-Mer et 1 en métropole.
Des airbags qui explosent au visage
Loris, un jeune guadeloupéen de 29 ans, témoigne avoir perdu un œil suite à l’explosion de l’airbag de sa Citroën C3 lors d’un léger accident en octobre dernier. “L’airbag est censé nous protéger mais là, c’est ce qui m’a fait perdre un œil”, raconte-t-il avec émotion. Des fragments métalliques de la cartouche d’airbag lui auraient perforé le visage.
Et Loris n’est malheureusement pas un cas isolé. D’autres conducteurs de C3 et DS3 ont subi des blessures similaires, voire des issues encore plus dramatiques, suite au déclenchement intempestif de leurs airbags. Ce point commun : les modèles étaient tous équipés d’airbags Takata, un équipementier japonais déjà pointé du doigt par le passé.
Des défaillances connues mais des réactions tardives ?
Face à la multiplication des incidents, les victimes et leurs familles accusent Citroën et DS d’avoir tardé à réagir et à alerter sur les dangers. “Ils savaient que ces airbags Takata étaient défectueux, d’autres constructeurs avaient déjà lancé des rappels, mais ils ont continué à les monter sur nos voitures pendant des années”, s’insurge la sœur d’une des victimes décédées.
En effet, les airbags de l’équipementier Takata font l’objet d’une controverse mondiale depuis plusieurs années, liée à un défaut sur les coussins gonflables pouvant provoquer leur explosion. Aux États-Unis, le National Highway Traffic Safety Administration (NHTSA) a poussé en 2021 au rappel de plusieurs millions de véhicules. Mais en France, les campagnes de rappels semblent avoir été plus limitées et tardives.
On a l’impression que le problème a été minimisé, et qu’on a préféré continuer à vendre des voitures potentiellement dangereuses pour ne pas affecter les profits.
Un proche d’une victime
Des questions en suspens et une confiance brisée
Contactés, Citroën et DS Automobiles, filiales du groupe Stellantis, affirment prendre le sujet très au sérieux et avoir diligenté une enquête interne pour comprendre l’origine du problème et déterminer les responsabilités. Ils indiquent que des campagnes de rappels ont bien été menées.
Mais la communication laconique et le manque de transparence des constructeurs soulèvent de nombreuses interrogations. Combien d’incidents et d’accidents ont eu lieu exactement ? Pourquoi avoir continué à monter ces airbags si longtemps malgré les signaux d’alerte ? Des voix s’élèvent pour réclamer une vraie enquête indépendante.
Au-delà du drame humain, c’est la confiance des consommateurs envers les marques automobiles qui se retrouve fragilisée. Cette nouvelle affaire rappelle que la sécurité devrait toujours prévaloir sur toute autre considération. Les constructeurs sauront-ils tirer les leçons et prendre leurs responsabilités ? Les victimes et leurs proches attendent des réponses claires et des actes forts. La route vers la vérité et la justice pourrait être encore longue.