Le Brésil est une nouvelle fois secoué. Mercredi soir, deux puissantes explosions ont retenti à proximité de la Cour suprême à Brasilia, la capitale fédérale. Selon les premiers éléments, une personne a été retrouvée morte sur les lieux de ce qui semble être une attaque ciblée contre la plus haute instance judiciaire du pays. Les circonstances exactes du drame restent à déterminer.
Peu après les déflagrations, un important dispositif de sécurité a été déployé autour de la place des Trois-Pouvoirs, cœur névralgique des institutions brésiliennes où se font face le Tribunal fédéral suprême, le palais présidentiel Planalto et le Congrès national. Par mesure de précaution, les juges de la Cour ainsi que l’ensemble du personnel ont été évacués en urgence du bâtiment. La zone a été entièrement bouclée par les forces de l’ordre.
Hasard du calendrier, le président de gauche Lula ne se trouvait pas au palais présidentiel au moment du drame, a assuré son entourage. Le dirigeant est actuellement en déplacement, il doit participer au sommet du G20 à Rio de Janeiro en début de semaine prochaine avant de recevoir son homologue chinois Xi Jinping pour une visite d’État.
L’enquête s’annonce complexe
Selon une source proche citée par l’AFP, le corps d’un individu a été découvert devant le Tribunal suprême fédéral. On ignore encore s’il s’agit d’une victime des explosions ou d’un suspect. Une enquête a immédiatement été ouverte pour tenter de faire la lumière sur cet événement qui ébranle un peu plus la démocratie brésilienne, déjà malmenée ces derniers mois.
Nouveau coup dur pour la démocratie
Ces explosions surviennent dans un contexte de vives tensions politiques au Brésil. Le 8 janvier dernier, seulement une semaine après le retour au pouvoir de Lula, des milliers de partisans de Jair Bolsonaro, l’ex-président d’extrême droite battu à la présidentielle de 2022, avaient pris d’assaut et saccagé les sièges des institutions sur cette même place des Trois-Pouvoirs. Un traumatisme dans le pays.
Depuis, l’atmosphère reste électrique entre le camp de Lula et les pro-Bolsonaro qui refusent de reconnaître la légitimité du scrutin. La nouvelle attaque contre la Cour suprême, garante de l’État de droit, risque d’attiser un peu plus les braises. Beaucoup redoutent une escalade de la violence politique dans un Brésil de plus en plus polarisé.
Cette fois, ils ont franchi un nouveau palier dans l’horreur en visant directement le cœur de notre justice. Aucun acte terroriste ne restera impuni !
Un député de la majorité
Pression sur les autorités
Les regards se tournent désormais vers les autorités. La police fédérale, chargée de l’enquête, est attendue au tournant. Elle devra déterminer rapidement la nature exacte des explosions, leurs auteurs et d’éventuels commanditaires. Une tâche ardue alors que la défiance règne et que certains n’hésitent plus à remettre en cause la parole officielle.
Lula aussi va devoir réagir avec fermeté. Beaucoup attendent de lui un discours d’apaisement mais aussi des actes forts pour sanctionner les responsables et éviter de nouveaux débordements. Un exercice d’équilibriste pour le vieux lion de la politique brésilienne, qui sait que la stabilité de son pays est plus que jamais sur un fil.
Les terroristes qui s’attaquent à nos institutions démocratiques doivent savoir qu’ils ne gagneront pas. La démocratie vaincra toujours la barbarie !
Un responsable du Parti des Travailleurs
Le spectre d’une nouvelle crise
Malgré les appels au calme, l’inquiétude est palpable. Beaucoup craignent une contagion de la violence à travers le pays. Les réseaux sociaux s’enflamment déjà, chaque camp y allant de sa théorie et de ses accusations. Dans ce contexte délétère, le Brésil retient son souffle, suspendu aux premiers éléments de l’enquête qui détermineront la suite de cette nouvelle crise politique.