C’est une nouvelle qui fait l’effet d’une bombe dans les quartiers nord de Marseille. La très engagée Ligue de l’Enseignement vient d’annoncer la fermeture immédiate de son centre social La Solidarité, situé dans le 15ème arrondissement. La raison ? Une recrudescence alarmante d’agressions violentes visant les salariés de la structure. Un coup dur pour ce quartier déjà fragilisé par les tensions.
Le centre social La Solidarité ferme ses portes
C’est par une simple affiche, placardée sur les murs du centre, que les habitants ont appris la nouvelle ce mardi 8 octobre. “À la suite d’agressions répétées, le centre social La Solidarité restera fermé. Nous vous informerons prochainement d’une date pour l’organisation d’une réunion d’information“, peut-on lire sur l’annonce laconique de la Ligue de l’Enseignement des Bouches-du-Rhône, qui gérait la structure.
Selon nos informations, la décision aurait été prise en urgence suite à une nouvelle agression survenue en début de semaine. Les détails restent flous, mais il semblerait qu’un ou plusieurs salariés aient été violemment pris à partie. Un épisode de trop pour la direction, qui a préféré baisser le rideau par mesure de sécurité.
Un quartier sous haute tension
Le choc est rude pour les habitants du quartier, qui voyaient dans ce centre social un rare espace de socialisation et d’entraide. Beaucoup s’inquiètent de cette montée de la violence, qui semble s’intensifier ces derniers temps.
C’est devenu invivable ici, on a peur de sortir de chez nous. Il y a des règlements de comptes presque toutes les semaines. Et maintenant même le centre social n’est plus un endroit sûr!
– Karima, habitante du quartier
La sécurité est devenue la préoccupation numéro un des résidents. Beaucoup réclament davantage de moyens policiers et un retour de la présence de l’État dans ces zones délaissées. Mais en attendant, c’est un peu de lien social qui se délite avec la disparition, même temporaire, de ce centre.
Que va devenir le centre social ?
Pour l’heure, la Ligue de l’Enseignement reste évasive sur l’avenir du centre La Solidarité. Une réunion d’information est prévue prochainement, sans plus de précisions sur la date ou le contenu.
Certains craignent que cette fermeture ne soit que le prélude à un désengagement total. D’autant que le centre social était déjà en proie à des difficultés financières depuis plusieurs années. Cette crise sécuritaire pourrait être le coup de grâce.
En attendant, les habitants sont livrés à eux-mêmes. Certains tentent de s’organiser pour maintenir malgré tout des activités, en particulier à destination des plus jeunes. Mais sans local et sans l’appui d’une structure solide, la tâche s’annonce ardue.
Cette fermeture brutale est un nouveau symptôme du mal-être qui ronge les quartiers nord de Marseille. Insécurité, pauvreté, sentiment d’abandon… Les défis sont immenses pour redonner espoir à ces populations. Et la perte d’un centre social n’arrangera pas les choses, bien au contraire.
Reste à espérer que cette douloureuse décision serve de déclic aux pouvoirs publics. Car sans une action déterminée pour endiguer la violence et retisser du lien, c’est tout un pan de la deuxième ville de France qui pourrait basculer dans le chaos.