Un procès hors normes, des excuses qui résonnent, une victime courageuse. L’affaire des viols en série qui a ébranlé le sud de la France connaît un nouveau rebondissement alors que le principal accusé, Dominique Pelicot, a pris la parole ce lundi devant la cour criminelle d’Avignon pour exprimer ses remords et son admiration pour celle qu’il a fait souffrir durant des années, son ex-épouse Gisèle.
Le pardon demandé, le courage salué
Âgé de 72 ans, Dominique Pelicot n’a pas fui ses responsabilités lors de sa dernière prise de parole. Assis dans le box des accusés aux côtés de 17 autres personnes, il a d’abord tenu à « saluer le courage » de celle qu’il a livrée durant des années à des inconnus recrutés sur internet. Il a ensuite imploré le pardon, non seulement de Gisèle, mais aussi du reste de sa famille :
Je la prie, et le reste de ma famille, de bien vouloir accepter mes excuses. Je regrette ce que j’ai fait, faire souffrir depuis quatre ans, je leur demande pardon.
L’heure du verdict approche
Après plusieurs semaines d’un procès éprouvant, le dénouement est proche. Le verdict est attendu ce jeudi. Le ministère public a requis contre Dominique Pelicot la peine maximale possible pour des viols aggravés, soit 20 ans de réclusion criminelle. Une sentence attendue, voire souhaitée par le septuagénaire qui a toujours reconnu sa responsabilité dans cette sombre affaire.
50 coaccusés sur le banc
Mais Dominique Pelicot n’est pas seul sur le banc des accusés. Pas moins de 50 personnes sont jugées à ses côtés, la plupart poursuivies pour viols aggravés. Des peines allant de 10 à 18 ans de réclusion ont été requises contre 49 d’entre eux. Le dernier, poursuivi uniquement pour « attouchements », risque quant à lui 4 ans de prison.
Un procès hors normes
Cette affaire criminelle d’une ampleur rare a profondément marqué les esprits. Dominique Pelicot, décrit par certains avocats comme « l’ogre de Mazan », comparaît depuis le 2 septembre devant la cour criminelle d’Avignon. Selon des sources proches du dossier, il aurait fait croire à ses coaccusés qu’ils participaient à un scénario de couple libertin où l’épouse ferait semblant de dormir.
Au fil des audiences, l’accusé principal a tenu à assurer qu’il disait « la vérité totale » depuis le début du procès. Malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés, il a affirmé avoir « une honte intérieure » et s’est créé une carapace pour survivre en prison.
L’amour de la famille, plus fort que tout
Mais au-delà de la privation de liberté, c’est l’éloignement de ses proches qui semble le plus difficile à supporter pour Dominique Pelicot. Avec émotion, il a déclaré que « la privation de ne plus voir les siens est pire que la privation de liberté ». Un message d’amour adressé à sa famille, alors que son sort est désormais entre les mains des cinq magistrats professionnels de la cour.
Un procès hors du commun, des destins brisés, une victime courageuse qui affronte son bourreau. L’épilogue de cette affaire qui a secoué la France est proche. La parole est désormais à la justice.