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Évry-Courcouronnes : Un entrepreneur portugais menacé de mort

À Évry-Courcouronnes, un entrepreneur portugais a été menacé de mort sur son chantier par un individu cagoulé et armé. "Sale blanc, tu ne feras pas le chantier", lui a-t-il lancé avant de s'enfuir. Une enquête est en cours mais l'agresseur court toujours.

Jeudi 4 juillet, un entrepreneur de nationalité portugaise a vécu un véritable cauchemar sur l’un de ses chantiers de démolition à Évry-Courcouronnes dans l’Essonne. Alors qu’il effectuait sa tournée matinale pour vérifier l’état du site, il est tombé nez à nez avec un individu au visage dissimulé derrière une cagoule. Sans hésiter, l’agresseur a brandi une arme de poing en direction de l’entrepreneur en proférant des menaces à caractère raciste : “Sale blanc, tu ne feras pas le chantier, on va te tuer, on va tout cramer”. Pris de panique, l’entrepreneur a pris ses jambes à son cou pour échapper à son assaillant.

Une enquête ouverte mais peu d’éléments

Après avoir mis de la distance entre lui et le chantier, l’entrepreneur choqué a immédiatement prévenu les forces de l’ordre. Les policiers se sont rendus sur les lieux pour effectuer les premières constatations mais ils n’ont pas pu identifier le véhicule et l’individu correspondant aux descriptions de la victime, en l’absence de système de vidéo-surveillance sur le site.

L’entrepreneur a en effet indiqué aux enquêteurs que son agresseur était venu à bord d’une Volkswagen Golf grise qu’il avait déjà remarquée stationnée à plusieurs reprises à proximité du chantier sans y prêter plus attention. Mais les patrouilles effectuées dans le secteur n’ont pas permis de retrouver la trace du véhicule suspect.

Des tensions récurrentes sur les chantiers de banlieue

Si l’enquête n’en est qu’à ses débuts, cette violente altercation met une nouvelle fois en lumière le climat de tensions qui règne sur de nombreux chantiers en banlieue parisienne. Régulièrement, des entrepreneurs et leurs employés font face à des menaces, intimidations voire agressions physiques de la part d’individus hostiles à leur présence.

On nous traite de tous les noms, “sales blancs”, “bâtards de Français”. Ils nous disent qu’on n’a rien à faire ici, que le chantier leur appartient. C’est devenu invivable.

témoigne un chef d’équipe habitué des chantiers franciliens

Au-delà des menaces verbales, certains n’hésitent pas à passer à l’acte en s’en prenant physiquement aux ouvriers ou en dégradant le matériel et les installations. Des actes criminels rarement élucidés en raison de l’omerta qui règne dans certains quartiers.

Quand les conflits communautaires s’invitent sur les chantiers

Derrière ces tensions, se cachent souvent des conflits communautaires exacerbés. Certains individus, se revendiquant de leur origine ou de leur religion, considèrent les chantiers et leurs ouvriers comme des intrus sur “leur” territoire. Un phénomène particulièrement marqué lorsque les entrepreneurs et employés sont d’origine européenne.

Pour tenter d’apaiser la situation, des entreprises du BTP n’hésitent plus à employer en priorité des jeunes issus des quartiers concernés par les travaux. Une “discrimination positive” qui ne suffit pas toujours à calmer les esprits les plus belliqueux et radicalisés.

On fait des efforts pour embaucher des locaux mais ça ne nous protège pas des menaces. Il suffit d’un illuminé pour que la situation dégénère. Et les autorités ont peur de mettre de l’huile sur le feu en intervenant dans ces quartiers.

déplore un entrepreneur

Le spectre de l’auto-ségrégation communautaire

Plus grave, ces intimidations répétées poussent certaines entreprises à revoir leurs zones d’interventions, évitant soigneusement les quartiers dits “sensibles”. Un phénomène qui renforce l’auto-ségrégation communautaire et les fractures territoriales, faute de réponse ferme des pouvoirs publics.

Contactées, les autorités locales assurent “prendre ces incidents très au sérieux” et “mettre tous les moyens pour identifier et interpeller les auteurs de menaces”. Mais sur le terrain, entrepreneurs et ouvriers attendent surtout des actes concrets pour pouvoir travailler en toute sécurité, quelle que soit leur origine. À commencer par une présence policière renforcée aux abords des chantiers sensibles.

En attendant, c’est la peur au ventre que de nombreux entrepreneurs comme cet artisan portugais continuent de se rendre chaque matin sur des chantiers devenus malgré eux le triste théâtre de l’ensauvagement d’une partie de la société française. Un constat alarmant qui appelle une réponse à la hauteur de la part de l’État, garant de l’ordre républicain et de l’égalité de tous les citoyens.

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