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Évasion de Dijon : Yannick T., 19 Ans, Toujours en Cavale

Jeudi 27 novembre, deux détenus s’évadent de la prison de Dijon en sciant leurs barreaux. 24 h plus tard, l’un est repris… mais Yannick T., 19 ans, multirécidiviste armé de kalachnikov et lié à la DZ Mafia, court toujours. Portrait d’un jeune homme déjà condamné 10 fois qui défie l’État. Jusqu’où ira-t-il ?

Imaginez-vous réveillé à 7 heures du matin par un appel de la direction pénitentiaire : deux détenus parmi les plus dangereux viennent de s’évaporer dans la nature après avoir découpé les barreaux de leur cellule à la scie à métaux. C’est exactement ce qui s’est passé le jeudi 27 novembre 2025 à la prison de Dijon. Vingt-quatre heures plus tard, l’un est repris dans un café. L’autre, lui, reste introuvable. Et pas n’importe qui : Yannick T., 19 ans à peine, déjà dix condamnations au casier et soupçonné d’avoir tiré à la kalachnikov lors d’un règlement de comptes mortel.

Le dernier fugitif de Dijon toujours en cavale

Depuis cinq jours, plus d’une centaine de gendarmes, policiers de la BRI et même un hélicoptère ratissent la Bourgogne. En vain. Yannick T. semble s’être littéralement volatilisé. Ce qui inquiète d’autant plus les autorités, c’est le profil du jeune homme : un multirécidiviste ultra-violent, déjà connu pour enlèvement, séquestration et tentative d’assassinat sur fond de narcotrafic.

Une évasion digne d’un film d’action

Tout commence dans la nuit du 26 au 27 novembre. Yannick T. et Kevin W., 32 ans, partagent la même détention. Quelques jours plus tôt, les surveillants avaient déjà retrouvé des téléphones portables et une lame de scie dans leurs cellules. L’alerte était donnée, mais trop tard.

À l’aube, les deux hommes scient méticuleusement les barreaux, descendent en rappel avec des draps noués, franchissent les murs d’enceinte et disparaissent dans la nature. L’un d’eux laisse même un petit mot ironique dans sa cellule : « Ça fait deux ans que je suis là, c’est trop long, je vais faire un tour dehors. » Le ton est donné.

« On avait déjà retrouvé des téléphones portables dans leurs cellules et, chez l’un d’eux, une lame de scie à métaux » le 21 novembre dernier.

Un surveillant pénitentiaire

Qui est vraiment Yannick T. ?

Né à Marseille, Yannick T. n’a que 19 ans mais déjà un casier judiciaire long comme le bras. Dix condamnations, principalement pour des faits graves : enlèvement, séquestration, violences en réunion. Son dernier coup d’éclat ? Le 18 octobre 2024 à Montbéliard.

Ce soir-là, avec plusieurs complices dont un Dijonnais de 20 ans, il participe à une expédition punitive armée d’une kalachnikov. Objectif : régler un différend lié au trafic de stupéfiants. La cible parvient à retourner la situation, enferme l’un des agresseurs dans le coffre de sa voiture et prend la fuite. Yannick T., lui, est arrêté peu après, porteur d’armes de guerre.

Les enquêteurs le lient directement à la DZ Mafia, un réseau criminel particulièrement violent spécialisé dans le narcotrafic et les règlements de comptes. À tout juste 19 ans, il est déjà considéré comme un acteur majeur de cette organisation.

Une provocation sur TikTok depuis la prison

Même incarcéré, Yannick T. continuait de narguer les autorités. Actif sur TikTok via des téléphones clandestins, il diffusait régulièrement du contenu depuis sa cellule. Pire : il a publié la photo de la directrice de la prison de Dijon, accompagnée de commentaires menaçants qui ont depuis été supprimés.

Cette audace numérique montre à quel point le trafic de portables en prison reste un fléau majeur. Quelques jours avant l’évasion, Gérald Darmanin annonçait pourtant un plan « Zéro portable » avec 29 millions d’euros débloqués pour brouilleurs et portiques. Trop peu, trop tard ?

Kevin W. repris, Yannick T. toujours libre : quelles différences ?

Le contraste entre les deux évadés est frappant. Kevin W., 32 ans, considéré comme le « cerveau » de l’opération, a été interpellé sans résistance à la terrasse d’un café de Bey, près de Chalon-sur-Saône, le 28 novembre. Menotté en quelques minutes.

Yannick T., lui, semble bénéficier d’un réseau beaucoup plus structuré. Liens avec la DZ Mafia, connaissances dans le milieu marseillais et bourguignon, expérience des cavales… Tout laisse penser qu’il a été exfiltré rapidement et qu’il dispose de planques solides.

Profil comparé des deux évadés :

ÂgeKevin W. : 32 ansYannick T. : 19 ans
CondamnationsViolences conjugales aggravées10 condamnations dont tentative assassinat
Lien criminelAucun réseau connuDZ Mafia – narcotrafic
Statut actuelRepris le 28/11Toujours en cavale

Un symbole de l’échec de la lutte contre le narcobanditisme

Cette évasion n’est pas un fait divers isolé. Elle illustre parfaitement l’extrême violence et l’organisation du narcobanditisme nouvelle génération. Des jeunes de moins de 20 ans, déjà auteurs de tentatives d’assassinat à la kalachnikov, qui narguent l’État depuis leur cellule et s’évadent comme dans un jeu vidéo.

Le procureur de Montbéliard parlait d’une « expédition punitive sans doute sur fond de narcotrafic ». Dix condamnations à 19 ans, c’est aussi le symptôme d’une justice débordée et d’une politique pénale qui peine à endiguer la montée en puissance de ces réseaux ultra-violents.

Où peut-il être ? Les pistes des enquêteurs

Plusieurs hypothèses circulent :

  • Retour à Marseille, ville natale où il conserve des appuis familiaux et criminels forts
  • Planque en Bourgogne, région qu’il connaît bien via ses complices dijonnais
  • Passage en Espagne ou au Maroc, voies classiques des narco-trafiquants français
  • Changement d’apparence et vie clandestine en région parisienne

Les forces de l’ordre ont diffusé son portrait et multiplient les barrages. Un numéro vert a été mis en place pour tout signaler toute information. Mais cinq jours après, toujours rien.

Conclusion : jusqu’à quand cette cavale durera-t-elle ?

Yannick T. incarne cette nouvelle génération de criminels : jeune, ultra-violent, connecté, organisé et sans aucune peur de l’État. Tant qu’il restera libre, il représentera une menace directe pour la population et un camouflet pour les institutions.

Sa cavale peut durer des jours, des semaines, voire des mois. Mais une chose est sûre : il finira par tomber. La question est de savoir combien de dégâts il aura causés d’ici là.

Affaire à suivre de très près.

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