Les élections européennes 2024 en France ont délivré leur verdict : le Rassemblement national (RN) réalise une percée historique avec 32,3% des suffrages exprimés selon les dernières estimations. Le parti de Jordan Bardella devance largement le camp présidentiel et envoie le plus grand nombre d’eurodéputés français à Strasbourg.
Renaissance limite la casse, le PS-Place publique surprend
Malgré un net recul, la liste Renaissance portée par Valérie Hayer parvient à conserver la deuxième position avec 15,4% des voix. Un score en berne de 7 points par rapport à 2019, qui pousse l’exécutif à réagir. François Bayrou, président du Modem, a d’ores et déjà appelé à une « refondation de la vie politique ».
La surprise vient de l’alliance PS-Place publique menée par Raphaël Glucksmann. Avec 14,2%, elle s’impose comme la première force de gauche, 8 points devant son score de 2019. Un « résultat dont nous sommes fiers » mais qui ne fait pas oublier au candidat socialiste sa déception face au score du RN.
LFI et LR en perte de vitesse, écologistes et Reconquête suspendus
Portée par une campagne axée sur la situation à Gaza, LFI engrange 8,6% des voix (+2 points). Si elle gagne en voix, la formation mélenchoniste perd son leadership à gauche. Les Républicains, eux, accusent un léger reflux à 7% malgré une campagne dynamique.
Les écologistes s’effondrent à 5,4%, perdant plus de 8 points par rapport à 2019. Quant à Reconquête!, le parti de Marion Maréchal frôle la barre des 5% et n’est pas assuré d’avoir des élus au parlement européen. L’évolution des scores déterminera leur sort.
Une participation record depuis 1994
Ces européennes 2024 ont mobilisé les Français, avec un taux de participation estimé à 52,5%. Du jamais vu depuis 1994 ! Un regain d’intérêt pour ce scrutin qui aura des répercussions majeures sur l’échiquier politique national.
Vers une recomposition du paysage politique ?
Au lendemain de ces élections, les appels à tirer les leçons du vote se multiplient. Jordan Bardella exhorte Emmanuel Macron à « prendre acte de cette nouvelle donne » et réclame la tenue de législatives anticipées. Des demandes pour l’heure écartées par l’exécutif.
Il va falloir collectivement en tirer les conséquences, réinventer notre logiciel et rassembler différemment.
– Stanislas Guerini, Délégué général de Renaissance
Une chose est sûre : le séisme de ces européennes aura un impact majeur sur les prochaines échéances électorales. Entre montée des extrêmes, effondrement de la macronie et recomposition à gauche, le paysage politique français n’a pas fini de se transformer. Prochaine étape : les municipales de 2026, où tous les regards seront tournés vers le RN.