ActualitésPolitique

Européennes 2024 : Emmanuel Macron Mise sur le Vote des Retraités

Emmanuel Macron enchaîne les prises de parole médiatiques à l'approche du scrutin européen du 9 juin. En ciblant les retraités, le président espère contrer l'abstention qui menace son camp. Pari risqué ou bien pensé pour remobiliser sa base électorale ? Décryptage.

À quelques jours des élections européennes, le président Emmanuel Macron multiplie les interventions dans les médias. Après un entretien accordé au pure player Le Crayon le 4 juin, il sera l’invité des JT de TF1 et France 2 ce jeudi 6 juin. Une omniprésence destinée à mobiliser un électorat bien précis : les retraités, plus enclins à l’abstention qu’à l’accoutumée.

Une base électorale à remobiliser

Selon les sondages, un électeur macroniste sur deux de 2022 n’a pas l’intention de se déplacer aux urnes dimanche prochain. Un chiffre préoccupant pour la majorité, qui s’appuie sur un socle plutôt âgé et aisé, habituellement peu abstentionniste. Pour Benjamin Morel, maître de conférences en droit public, « il faut dramatiser les enjeux pour donner le sentiment à cet électorat que son vote est capital. »

Emmanuel Macron en première ligne

Pour contrer ce phénomène, le chef de l’État s’impose comme la figure de proue de la campagne. Lors de son interview au Crayon, il a appelé les jeunes à voter, sans jamais nommer la tête de liste Renaissance, Valérie Hayer. Une façon de pallier le déficit de notoriété de cette dernière, en endossant lui-même le costume de meneur.

Les retraités qui culpabilisent de ne pas tamponner leur carte d’électeur le matin du dimanche de l’élection représentent un espoir pour la majorité.

Benjamin Morel, politologue

Un pari risqué mais nécessaire

Si la dramatisation des enjeux avait fonctionné en 2019, le contexte a depuis changé. Marine Le Pen fait moins peur qu’auparavant, y compris chez les sympathisants macronistes. De plus, la guerre en Ukraine est passée au second plan. Malgré tout, miser sur un sursaut des électeurs tentés par l’abstention reste la meilleure option pour la majorité.

D’autant que selon Benjamin Morel, « il n’est pas fou de penser qu’une grande partie de l’électorat centriste, toujours prompt à se mobiliser habituellement, sortira de sa torpeur au dernier moment. » Notamment les plus âgés, soucieux de remplir leur devoir civique. Un espoir auquel s’accroche Emmanuel Macron, quitte à rêver tout haut d’une remobilisation in extremis.

Passionné et dévoué, j'explore sans cesse les nouvelles frontières de l'information et de la technologie. Pour explorer les options de sponsoring, contactez-nous.