Une scène inhabituelle s’est déroulée mercredi dans les couloirs du Parlement européen à Bruxelles. Sur fond de musique et arborant des casquettes “Make America Great Again”, plusieurs eurodéputés d’extrême droite ont ouvertement célébré la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine. Un événement qualifié d'”historique” par ces élus, voyant en ce résultat “la force d’un mouvement patriote” appelé selon eux à faire des émules en Europe.
Une mise en scène controversée
C’est sur l’air de YMCA que des députés du groupe des Patriotes pour l’Europe, réunissant notamment des élus du parti espagnol Vox, du parti hongrois Fidesz ou encore du FPÖ autrichien, se sont livrés à cette démonstration de soutien au nouveau président américain. Une vidéo relayée sur les réseaux sociaux les montre déambulant dans le Parlement, casquettes rouges vissées sur la tête, estimant qu’il est désormais “temps pour nous en Europe d’emboîter le pas” à l’Amérique de Trump.
Si cette mise en scène a fait réagir, c’est aussi par les absents qu’elle a révélés. Aucun élu français du Rassemblement national, pourtant membre du groupe des Patriotes, n’apparaît ainsi sur ces images. En cause, d’après une source interne, un manque de disponibilité de dernière minute, les auditions des nouveaux commissaires européens se tenant au même moment.
Une “victoire formidable” pour l’extrême droite
L’enthousiasme était palpable chez certains eurodéputés d’extrême droite. Durant l’audition d’un commissaire, l’Allemand Siegbert Frank Droese, de l’AfD, a ainsi souhaité “le meilleur” au nouveau président américain en ce jour “heureux”, jugeant son élection “formidable” et y voyant “un bel exemple pour nos nations”. Le tout avec une casquette trumpiste posée bien en évidence sur son pupitre.
Entre inquiétudes et appels à l’unité européenne
Au centre et à gauche de l’hémicycle en revanche, c’est l’inquiétude qui domine. Pour le centriste français Pascal Canfin (Renew), cette élection doit plus que jamais pousser l’Europe à s’affirmer comme une “puissance” à part entière, refusant de céder “face au trumpisme et à ses clones qui veulent détruire l’Europe de l’intérieur”. Un constat partagé par son compatriote de gauche Raphaël Glucksmann, pour qui le résultat place “chaque dirigeant européen face à ses responsabilités”, réclamant un “sursaut” du Vieux Continent, notamment dans son soutien à l’Ukraine.
L’élection de Trump place chaque dirigeant européen face à ses responsabilités.
Raphaël Glucksmann, eurodéputé Place Publique – PS
Vers un renforcement de la défense et de la souveraineté européennes ?
À droite, si le chef du PPE Manfred Weber a tenu à féliciter Donald Trump, il a aussi souligné la nécessité pour l’UE de “protéger ses intérêts de manière souveraine et indépendante”. Plaidant pour une “coopération transatlantique forte” n’empêchant pas l’Europe de renforcer sa propre défense et son rôle au sein de l’OTAN. Un enjeu crucial alors que plane la crainte d’un désengagement américain en Ukraine.
Au final, cette séquence au Parlement européen illustre les lignes de fracture qui traversent l’UE face à l’élection de Trump. Si l’extrême droite y voit un encouragement, le reste du spectre politique oscille entre vigilance et volonté d’affirmer l’autonomie stratégique européenne. Avec en toile de fond la question lancinante de l’avenir des relations transatlantiques et du positionnement du Vieux Continent dans un monde en plein bouleversement.
À droite, si le chef du PPE Manfred Weber a tenu à féliciter Donald Trump, il a aussi souligné la nécessité pour l’UE de “protéger ses intérêts de manière souveraine et indépendante”. Plaidant pour une “coopération transatlantique forte” n’empêchant pas l’Europe de renforcer sa propre défense et son rôle au sein de l’OTAN. Un enjeu crucial alors que plane la crainte d’un désengagement américain en Ukraine.
Au final, cette séquence au Parlement européen illustre les lignes de fracture qui traversent l’UE face à l’élection de Trump. Si l’extrême droite y voit un encouragement, le reste du spectre politique oscille entre vigilance et volonté d’affirmer l’autonomie stratégique européenne. Avec en toile de fond la question lancinante de l’avenir des relations transatlantiques et du positionnement du Vieux Continent dans un monde en plein bouleversement.