L’équipe de France dispute ce mardi un match capital face à la Pologne à l’Euro 2024. Premiers de leur groupe à égalité avec les Pays-Bas, les Bleus doivent l’emporter pour assurer leur qualification en huitièmes de finale. Mais au-delà de l’enjeu, ce match pourrait bien sonner le glas pour certains cadres tricolores. Car si la prestation contre les Néerlandais vendredi (0-0) a montré une équipe solide, elle a aussi mis en lumière les difficultés de plusieurs titulaires. Des joueurs qui risquent fort de perdre leur place dans le onze de départ face aux Polonais. Décryptage.
Dembélé, l’électron libre en panne
Brillant avec le PSG cette saison, Ousmane Dembélé est méconnaissable depuis le début de l’Euro. Brouillon, peu inspiré, l’ailier parisien semble perdu dans le système de jeu des Bleus. Privé des libertés tactiques dont il jouit en club, bridé par les consignes défensives de Deschamps, il n’arrive pas à peser sur le jeu. Et s’il a multiplié les efforts face aux Pays-Bas, il est passé à côté de toutes ses tentatives. Un constat préoccupant au vu de son immense talent. Sa place de titulaire face à la Pologne est clairement remise en question, surtout avec un Kingsley Coman qui pousse derrière.
Thuram, l’attaquant muet
Avec 22 sélections mais seulement 2 petits buts au compteur, Marcus Thuram est loin d’avoir le rendement espéré en équipe de France. Certes, il n’a été titularisé que 8 fois et pas toujours à son poste de prédilection. Mais depuis 4 matches, il débute sans parvenir à débloquer son compteur. Et ce n’est pas faute d’occasions, comme l’a montré sa prestation en demi-teinte face aux Néerlandais. S’il a su exister par ses courses et son jeu en remise, il a manqué de tranchant et de réalisme dans la surface. Un défaut rédhibitoire pour un attaquant, surtout avec la concurrence d’Olivier Giroud et le retour possible de Kylian Mbappé en pointe.
Tchouaméni, un retour sans éclat
Autre surprise du chef Deschamps contre les Pays-Bas, Aurélien Tchouaméni a retrouvé une place de titulaire après une longue absence. Positionné en sentinelle, le Madrilène a livré une prestation correcte sans être flamboyante. Solide à la récupération mais timide balle au pied, il n’a jamais réussi à se projeter vers l’avant. Un profil qui pourrait ne pas coller avec les ambitions offensives des Bleus face à la Pologne. Surtout si Deschamps décide de revenir à un schéma plus classique avec le retour de Mbappé. Le risque pour Tchouaméni ? Voir Kanté, homme du match contre les Pays-Bas, lui chiper sa place de titulaire malgré une condition physique incertaine.
Ce match face à la Pologne est capital. Il faut gagner pour assurer la qualification mais aussi envoyer un message fort. J’attends de mes joueurs qu’ils haussent leur niveau d’exigence.
Didier Deschamps en conférence de presse
Griezmann, le faux rythme inquiétant
S’il n’est pas directement menacé, Antoine Griezmann n’affiche pas non plus son meilleur visage dans cet Euro. Pourtant aligné à son poste fétiche de meneur de jeu, le Mâconnais semble en dedans, loin de l’influence qu’on lui connaît avec les Bleus. Souvent imprécis, parfois brouillon, il n’arrive pas à dynamiser le jeu comme il sait si bien le faire. Un constat troublant au vu de son état de forme irréprochable en club. Il devra impérativement monter en puissance face à la Pologne pour rassurer son monde et conserver la confiance de Deschamps. Car si un joueur n’est pas intouchable chez les Bleus, c’est bien lui.
Saliba en sursis malgré la solidité défensive ?
Dernière incertitude, la charnière centrale. Reconduit contre les Pays-Bas malgré des performances moyennes, William Saliba est loin d’avoir convaincu. Solide sans être impérial, le Gunner semble pénalisé par son positionnement à gauche, lui qui évolue côté droit en club. De quoi pousser Deschamps à revoir ses plans en défense ? La question se pose. Surtout avec un Ibrahima Konaté qui ronge son frein sur le banc. Reste à savoir quel signal le sélectionneur voudra envoyer face à la Pologne. Miser sur la continuité avec Saliba ? Ou relancer Konaté pour solidifier l’arrière-garde ?
Une chose est sûre, ce match face à la Pologne aura valeur de révélateur pour l’équipe de France. Dans l’obligation de l’emporter pour valider son ticket en 8es de finale, elle devra surtout montrer un tout autre visage que lors de ses deux premières sorties. Avec en toile de fond ces interrogations sur certains cadres, qui jouent gros pour leur place de titulaire. À Didier Deschamps de trancher et d’aligner la meilleure équipe possible pour décrocher cette précieuse victoire. Quitte à bousculer sa hiérarchie et à faire des mécontents. L’aventure des Bleus à l’Euro 2024 en dépend.