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Étudiant condamné pour mâcher une souris vivante : verdict léger ?

Marseille : un étudiant écope d'une amende légère pour avoir mâché une souris vivante. Le verdict, jugé trop clément par certains, suscite la polémique. Les associations de défense des animaux se constituent partie civile et...

L’affaire avait choqué l’opinion publique. Un étudiant marseillais vient d’être condamné par le tribunal correctionnel pour avoir mâché vivante la souris d’une camarade lors d’une soirée. Mais la légèreté de la peine prononcée suscite l’indignation de nombreuses associations de protection animale. Retour sur un jugement qui divise.

Une cruelle vidéo devenue virale

Tout commence quand une vidéo fait le buzz sur les réseaux sociaux. On y voit Lucas B., élève en classe prépa, saisir la souris domestique d’une autre étudiante pendant une soirée et la mâcher à mort sous l’œil de la caméra. L’acte de cruauté, filmé par un autre participant, Cédric V., suscite aussitôt un tollé. La vidéo est massivement relayée et commentée, beaucoup réclamant des sanctions exemplaires contre l’auteur.

La souris, animal de compagnie

Pour nombre d’internautes, le choc est d’autant plus grand qu’il ne s’agit pas d’un rongeur sauvage mais bien de l’animal de compagnie d’une étudiante. Un acte vu comme une violence gratuite faite au petit mammifère mais aussi à sa propriétaire, profondément meurtrie. Les deux individus sont rapidement identifiés et convoqués par la justice.

Le procès, entre indignation et légèreté

Vendredi, le procès de Lucas B. et Cédric V. s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Marseille. Pas moins de 15 associations de défense des animaux s’étaient constituées parties civiles, signe de l’émoi suscité par l’affaire. La plupart espéraient des sanctions fermes, à la hauteur du délit.

Ce n’est pas qu’une souris, c’est un animal de compagnie mangé vivant. La perversité est à son comble.

Une partie civile

Pourtant, le réquisitoire de la procureure et la plaidoirie de la défense, qui a évoqué « une blague de potache », ont affiché une certaine clémence. Un décalage mal vécu par les associations.

Un jugement qui passe mal

Au final, les deux prévenus écopent de peines légères : 1500 euros d’amende avec sursis pour Lucas B., 1000 pour Cédric V., ainsi que des dommages et intérêts symboliques pour les parties civiles. Un jugement en deçà des attentes des défenseurs des animaux, qui dénoncent une forme d’impunité.

C’est une condamnation qui n’en est pas une. On leur envoie le message qu’ils peuvent recommencer sans gros risque.

Une représentante d’association

Sur les réseaux sociaux aussi, les critiques fusent contre ce qui est perçu comme un jugement au rabais. Beaucoup craignent que cela n’encourage d’autres actes de cruauté, faute de sanction dissuasive.

La défense assume « une juste peine »

Côté défense en revanche, pas question de parler de laxisme. L’avocate de Lucas B. assume « une juste peine » au regard d’un acte certes condamnable mais qui relèverait plus de la bêtise que de l’intention de nuire. Elle met aussi en avant l’absence d’antécédent des deux prévenus et leur volonté de tourner la page.

Mon client a exprimé des regrets sincères. Il veut maintenant se concentrer sur ses études. Une inscription à son casier aurait été disproportionnée.

L’avocate de Lucas B.

Des leçons à tirer sur le statut de l’animal ?

Au-delà des avis sur ce jugement, l’affaire remet en lumière le débat sur la place de l’animal dans la société et dans le droit. Si les actes de cruauté sont punis par la loi, les peines encourues restent bien inférieures à celles appliquées pour des violences contre les humains.

Une différence de traitement que contestent de plus en plus les militants de la cause animale. Pour eux, ce procès doit servir de point de départ à une réflexion collective sur le durcissement des sanctions en cas de sévices et une meilleure prise en compte de la sensibilité des animaux dans la législation.

Des pistes qui ne manqueront pas de faire débat dans les mois à venir. En attendant, l’histoire de cette souris marseillaise aura eu le mérite de mettre le sujet sur la table et de questionner notre rapport au monde animal. Un procès pour l’exemple, malgré une issue en demi-teinte ?

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