Alors que les tensions ne cessent de s’intensifier entre Israël et l’Iran, les États-Unis ont décidé de franchir un nouveau cap dans leur soutien à leur allié israélien. Le Pentagone vient en effet d’annoncer le déploiement en Israël d’une batterie de système de défense antimissile THAAD, opérée par des militaires américains. Une décision forte qui intervient après les attaques de missiles iraniens contre Israël en avril et octobre derniers.
Le THAAD, un bouclier haute altitude pour Israël
Le THAAD (Terminal High Altitude Area Defense) est l’un des fleurons de la défense antimissile américaine. Capable d’intercepter des missiles balistiques à très haute altitude, il offre une protection supplémentaire face aux menaces de plus en plus sophistiquées. Son déploiement en Israël n’est pas une première, puisque des batteries THAAD y avaient déjà été envoyées en 2019, puis à nouveau après les attaques du Hamas en octobre 2023.
Mais cette fois, le contexte est différent. Les récentes attaques iraniennes contre le territoire israélien ont franchi un nouveau seuil dans l’escalade des tensions régionales. En renforçant ainsi les défenses aériennes d’Israël, Washington envoie un message clair à Téhéran : toute nouvelle agression ne restera pas sans réponse.
L’Iran prévient qu’il n’a “pas de ligne rouge”
La réaction iranienne ne s’est pas fait attendre. Alors qu’il se trouvait en Irak ce dimanche, le ministre des Affaires étrangères Abbas Araghchi a tenu à souligner que son pays n’avait “pas de ligne rouge” lorsqu’il s’agissait de défendre son peuple et ses intérêts. Une déclaration qui résonne comme un avertissement, après qu’Israël a promis de riposter fermement à la dernière attaque de missiles iranienne.
“Alors que nous avons déployé des efforts considérables ces derniers jours pour éviter une guerre généralisée dans notre région, je dis clairement que nous n’avons pas de lignes rouges pour la défense de notre peuple et nos intérêts”, a écrit le ministre sur X.
Abbas Araghchi, ministre iranien des Affaires étrangères
Vers une nouvelle guerre au Proche-Orient ?
Le spectre d’un embrasement généralisé plane plus que jamais sur le Proche-Orient. D’un côté, un Iran déterminé à défendre ce qu’il considère comme ses intérêts vitaux dans la région. De l’autre, Israël qui se tient prêt à en découdre, avec le soutien indéfectible de son allié américain.
Au milieu de ces tensions, les efforts diplomatiques peinent à se faire entendre. Le président français Emmanuel Macron a bien tenté d’appeler son homologue iranien à “soutenir une désescalade générale”, mais sa voix semble se perdre dans le vacarme des bruits de bottes.
Le déploiement du THAAD en Israël est à la fois un geste fort de soutien de la part des États-Unis, et un signal alarmant de la détérioration de la situation. Car si ces systèmes très sophistiqués renforcent indéniablement la sécurité israélienne à court terme, ils ne règlent en rien les causes profondes du conflit qui oppose l’État hébreu à la République islamique.
Seul un dialogue sincère et des concessions de part et d’autre pourraient permettre d’apaiser durablement les tensions. Mais dans le contexte actuel, cette perspective semble malheureusement bien lointaine. Le Proche-Orient retient son souffle, suspendu à la prochaine étincelle qui pourrait mettre le feu aux poudres.
