Dans un geste significatif visant à renforcer l’industrie nationale des semi-conducteurs, le département américain du Commerce a annoncé mercredi un investissement majeur de 458 millions de dollars dans le géant sud-coréen SK hynix. Cette décision s’inscrit dans le cadre du CHIPS Act, une initiative du gouvernement pour stimuler la production de puces électroniques sur le sol américain et réduire la dépendance du pays vis-à-vis des chaînes d’approvisionnement étrangères.
Un investissement stratégique pour combler un manque crucial
Les fonds accordés par le gouvernement américain soutiendront le projet ambitieux de SK hynix : la construction d’une usine ultramoderne d’emballage de puces spécialisées dans l’État de l’Indiana. Avec un coût total avoisinant les 3,9 milliards de dollars, cet investissement vise à pallier une lacune critique dans la chaîne d’approvisionnement en semi-conducteurs aux États-Unis.
Outre la production de puces, le projet prévoit également la création d’un centre de recherche et développement en partenariat avec la prestigieuse université Purdue. Cette collaboration promet de stimuler l’innovation et de former une main-d’œuvre hautement qualifiée dans le domaine des semi-conducteurs.
L’Indiana au cœur de la révolution technologique américaine
Pour Gina Raimondo, secrétaire au Commerce, cet investissement stratégique place l’Indiana au centre de l’économie technologique américaine :
Avec cet investissement dans SK hynix et leur partenariat avec Purdue, nous renforçons la chaîne d’approvisionnement en équipements pour l’intelligence artificielle d’une manière qu’aucun autre pays au monde ne peut égaler, en créant des centaines d’emplois dans l’Indiana et en nous assurant que cet État joue un rôle important dans l’économie américaine et notre sécurité nationale.
Selon les estimations du département du Commerce, le projet devrait générer plusieurs centaines d’emplois dans la construction du site, puis environ un millier de postes permanents pour son fonctionnement. Une véritable aubaine pour l’économie locale.
Le CHIPS Act : un levier pour rapatrier la production de puces
Voté et signé en 2022, le CHIPS Act vise à renforcer l’industrie américaine des semi-conducteurs en allouant jusqu’à 52 milliards de dollars d’aides. Cette initiative fait suite au constat que la délocalisation de la production, principalement en Asie, comportait des risques majeurs en matière d’approvisionnement, comme l’a révélé la pandémie de Covid-19.
Depuis les élections, le gouvernement multiplie les annonces de financements dans le cadre du CHIPS Act :
- 6,6 milliards de dollars accordés au groupe taïwanais TSMC en novembre
- 7,9 milliards de dollars à destination d’Intel
- Et maintenant, 458 millions pour SK hynix
L’objectif est clair : engager les fonds rapidement avant la transition présidentielle et le retour potentiel de Donald Trump, qui préfère miser sur une hausse des droits de douane pour inciter les entreprises à rapatrier leur production.
Regagner le terrain perdu dans la course aux semi-conducteurs
Alors qu’ils produisaient plus de 40% des semi-conducteurs au niveau mondial il y a plusieurs décennies, les États-Unis représentent désormais moins de 10% de la production selon la Maison Blanche, et une part quasi nulle des semi-conducteurs de haute précision. Une situation préoccupante alors qu’une bonne part de la chaîne d’approvisionnement actuelle, de la fabrication à l’emballage, est concentrée dans une poignée de pays asiatiques comme la Chine, Taïwan et la Corée du Sud.
Les fonds prévus par le CHIPS Act doivent permettre aux États-Unis de rattraper leur retard en soutenant massivement la recherche, le développement et la production de semi-conducteurs sur le territoire national. L’investissement dans SK hynix marque une étape cruciale dans cette reconquête technologique et industrielle, renforçant la résilience et la compétitivité du pays face aux défis géopolitiques et économiques du 21e siècle.