Alors que les tractations pour un cessez-le-feu à Gaza s’intensifient, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot a exprimé l’espoir qu’un accord puisse rapidement être trouvé. Mais au-delà d’une trêve, il a surtout souligné la nécessité d’enclencher un véritable processus politique vers une solution pérenne au conflit israélo-palestinien.
Un cessez-le-feu en vue, des otages bientôt libérés ?
Selon des sources proches des discussions, les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, menées par le Qatar avec le concours des États-Unis et de l’Égypte, seraient sur le point d’aboutir. Un accord de trêve pourrait être annoncé dans les prochaines heures, ouvrant la voie à une libération d’otages des deux côtés.
Parmi les personnes encore détenues à Gaza figurent notamment deux Franco-Israéliens, Ohad Yahalomi et Ofer Kalderon. Si leur sort exact reste inconnu, les autorités françaises espèrent qu’ils pourront rapidement être libérés et revenir auprès de leurs proches. Au total, 94 personnes seraient toujours retenues, dont 34 seraient décédées selon l’armée israélienne.
Les termes d’un potentiel accord
En échange d’un cessez-le-feu, Israël s’engagerait à libérer environ un millier de prisonniers palestiniens, selon des sources proches du Hamas. Dans un premier temps, ce sont 33 otages qui pourraient être relâchés côté israélien.
Mais au-delà de ces échanges de prisonniers, c’est bien une relance du processus de paix qui apparaît nécessaire pour sortir durablement de ce cycle de violences. Le chef de la diplomatie française a ainsi rappelé que la trêve ne devait être qu’une première étape vers une solution politique, basée sur la coexistence de deux États.
Un lourd bilan humain
Si un accord venait à être conclu, il mettrait fin à près de 4 mois de conflit, débuté le 7 octobre 2023 par une vaste attaque contre Israël. Selon un décompte basé sur des données officielles israéliennes, 1210 personnes ont perdu la vie côté israélien, en grande majorité des civils, lors de cette attaque initiale au cours de laquelle 251 personnes avaient également été enlevées.
Les représailles lancées par Israël ont quant à elles fait au moins 46 645 morts dans la bande de Gaza, là aussi principalement des civils d’après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU. Un bilan humain extrêmement lourd qui souligne l’urgence de parvenir à une désescalade.
Les défis d’une paix durable
Au-delà d’un cessez-le-feu, c’est un véritable changement de paradigme qui s’impose pour sortir de l’engrenage des violences. La création d’un État palestinien viable aux côtés d’Israël apparaît comme la seule option réaliste pour une paix juste et durable.
Mais les obstacles sont nombreux, à commencer par la colonisation israélienne qui se poursuit et morcelle les territoires palestiniens. La méfiance et les rancœurs accumulées des deux côtés devront aussi être surmontées. Un chemin ardu attend les deux parties, qui nécessitera des concessions et une réelle volonté politique.
La communauté internationale, et notamment l’Union européenne, devra jouer un rôle moteur pour faciliter les discussions et faire pression en faveur d’une solution négociée. Il en va de la sécurité et de la stabilité de toute la région.
Une trêve, c’est aussi la première étape vers une solution politique, qui est celle de la solution à deux Etats.
– Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères.
Alors que de nouveaux dirigeants s’apprêtent à prendre les rênes des deux côtés, à commencer par le retour de Donald Trump à la Maison Blanche le 20 janvier, l’espoir d’une nouvelle dynamique de paix est permis. A condition que le cessez-le-feu qui semble se profiler soit conçu non comme une fin en soi, mais comme le début d’un long et nécessaire processus politique.