Au cœur des tensions qui déchirent le Moyen-Orient, un rayon d’espoir semble percer les nuages de la guerre. Alors que les affrontements entre Israël et le Hamas à Gaza entrent dans leur 14ème mois, les efforts diplomatiques s’intensifient pour tenter de mettre un terme au bain de sang. Une lueur d’espoir portée par la récente trêve au Liban, qui laisse entrevoir la possibilité d’une issue pacifique. Mais le chemin vers la paix reste semé d’embûches.
Les États-Unis « activement » engagés pour un cessez-le-feu
Malgré les obstacles, Washington ne ménage pas ses efforts pour tenter de rapprocher les parties. Jake Sullivan, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, l’a réaffirmé dimanche : les États-Unis travaillent « activement » à un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas à Gaza. Une implication de tous les instants, avec « des discussions et des consultations » en cours, dans l’espoir de « pouvoir conclure un cessez-le-feu avec un accord sur les otages ».
Mais la prudence reste de mise. Car si une « dynamique favorable » semble s’être enclenchée après la trêve au Liban, obtenir un cessez-le-feu durable à Gaza s’annonce autrement plus complexe. « Nous n’y sommes pas encore », a ainsi tempéré Jake Sullivan, tout en soulignant l’implication active de Washington auprès « des acteurs clés dans la région ». Une implication de tous les instants, « même aujourd’hui », pour tenter de faire avancer le processus de paix.
L’appel du Koweït à un cessez-le-feu immédiat
Un appel relayé dimanche par l’émir du Koweït Mechal al-Ahmad al-Sabah, lors d’un sommet du Conseil de coopération du Golfe (CCG). Face à l’enlisement du conflit, le dirigeant a plaidé pour « un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza ». Une prise de position forte, qui témoigne de l’inquiétude croissante des pays arabes face à la poursuite des violences.
Côté israélien aussi, des signes d’ouverture semblent émerger. Le ministre des Affaires étrangères Gideon Saar a ainsi déclaré dimanche depuis Jérusalem qu’il y avait des « indications » que des progrès pourraient être faits vers un accord. Une « flexibilité » plus grande de la part du Hamas serait perceptible, en raison notamment de « l’accord au Liban, mais pas seulement ». Et de souligner la « volonté » du gouvernement israélien « d’avancer à ce sujet ».
Protéger la trêve « fragile » au Liban
Car au-delà de Gaza, c’est tout le processus de paix au Moyen-Orient qui pourrait bénéficier d’une éclaircie. À commencer par le Liban, où une trêve « fragile » est entrée en vigueur mercredi entre Israël et le Hezbollah. Un accord qualifié d' »immense avancée pour le Moyen-Orient » par Jake Sullivan, mais qu’il faut désormais « protéger » et « totalement respecter ».
D’autant que les incidents se multiplient, menaçant à tout moment de faire voler en éclats ce cessez-le-feu précaire. Samedi, l’armée israélienne a ainsi annoncé avoir mené plusieurs frappes aériennes contre des positions du Hezbollah au Liban. Une escalade qui souligne l’urgence d’agir pour « tenir sur ces premiers jours critiques pour le cessez-le-feu, quand il est le plus fragile », a insisté Jake Sullivan.
L’espoir d’un « accord sur les otages » à Gaza ?
Mais c’est bien vers Gaza que tous les regards restent tournés. Car au-delà d’un cessez-le-feu, c’est aussi un « accord sur les otages » que les États-Unis espèrent arracher. Un dossier brûlant, qui pourrait servir de levier dans les négociations. La branche armée du Hamas a ainsi diffusé samedi une vidéo d’un otage israélo-américain, Edan Alexander, appelant son pays à agir pour sa libération. Une vidéo qualifiée de « rappel cruel de la brutalité du Hamas » par Jake Sullivan.
Selon le conseiller de Joe Biden, le président américain considère l’accord au Liban comme « une vraie opportunité pour décrocher un cessez-le-feu et un accord sur les otages à Gaza ». Une analyse partagée par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui aurait confié à Joe Biden que « le moment est le bon » pour agir. « Si le monde peut se rassembler pour mettre la pression sur le Hamas, on pourrait enfin obtenir une percée, avoir un accord », veut croire Jake Sullivan.
Gaza au bord de la « famine », l’aide humanitaire menacée
Mais sur le terrain, l’urgence est ailleurs pour les habitants de Gaza. Après 14 mois d’une guerre qui a déjà fait plus de 1200 morts, en majorité des civils, c’est une véritable catastrophe humanitaire qui se profile. Selon un nouveau bilan du ministère de la Santé du Hamas, au moins 44 429 personnes ont péri dans l’enclave palestinienne depuis le début du conflit, dont 47 ces dernières 24 heures.
Dans ce territoire ravagé par les combats, la famine « est un danger constant » a alerté Jake Sullivan. Un drame annoncé, alors même que l’aide humanitaire peine à arriver jusqu’aux populations. L’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a ainsi annoncé dimanche suspendre ses livraisons dans la bande de Gaza depuis un point de passage clé avec Israël, l’acheminement étant devenu « impossible ». Un nouveau coup dur pour les civils pris au piège des violences.
Alors que les souffrances s’accumulent jour après jour, la communauté internationale parviendra-t-elle à imposer un cessez-le-feu durable entre Israël et le Hamas ? Si les obstacles restent nombreux, la mobilisation diplomatique qui s’accélère laisse poindre l’espoir d’une éclaircie. Une lueur dans la nuit pour les populations civiles de Gaza, qui attendent désespérément la fin de leur calvaire.