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Escalade militaire au Moyen-Orient : l’inquiétude s’amplifie

Les inquiétudes s'amplifient au Moyen-Orient après la multiplication des menaces de l'Iran et de ses alliés contre Israël. Plusieurs pays, dont la France, appellent leurs ressortissants à quitter le Liban. Suspension de liaisons aériennes, renforcement du dispositif militaire américain... Le point sur une situation explosive.

Les tensions montent dangereusement au Moyen-Orient. Alors que les menaces de l’Iran et de ses alliés contre Israël se multiplient, plusieurs pays occidentaux, dont la France, appellent leurs ressortissants à quitter le Liban au plus vite. Suspension de liaisons aériennes, renforcement du dispositif militaire américain… les signes d’une possible escalade régionale s’accumulent. Quel est le risque d’un embrasement généralisé ? Décryptage d’une situation explosive.

Le Liban, épicentre des tensions

Coincé entre Israël et la Syrie, le Liban se retrouve une nouvelle fois au cœur des frictions régionales. Déjà fragilisé par une crise politique, économique et sociale sans précédent, le pays du Cèdre voit sa stabilité menacée par les récents développements.

L’appel de la France et d’autres pays à évacuer

Face à la dégradation sécuritaire, le ministère français des Affaires étrangères a demandé dimanche à ses ressortissants de « quitter le Liban dès que possible » en utilisant les vols commerciaux encore disponibles. Un message relayé par d’autres chancelleries :

  • Les États-Unis exhortent les citoyens américains à partir « en prenant n’importe quel billet d’avion disponible »
  • Le Royaume-Uni appelle les Britanniques à quitter « maintenant » le pays
  • La Suède ferme carrément son ambassade à Beyrouth

À cela s’ajoute la suspension des liaisons de plusieurs compagnies aériennes (Lufthansa, Air France et Transavia notamment) vers l’aéroport de Beyrouth.

L’escalade militaire

Les derniers incidents en date ne présagent rien de bon. Dans la nuit de samedi à dimanche, le Hezbollah affirme avoir tiré des roquettes sur le nord d’Israël en représailles à des raids de l’État hébreu au Liban. Tsahal, de son côté, parle de « 30 projectiles » en provenance du Liban, dont la plupart auraient été interceptés. Pas de victimes, mais une vive tension.

Plus tôt dans la semaine, l’armée israélienne avait mené des frappes à l’encontre du Hezbollah près de Beyrouth, en réponse à des tirs de roquettes attribués au mouvement chiite. Parallèlement, des responsables iraniens et libanais accusent Israël de l’assassinat à Téhéran d’un haut responsable du Hamas.

Une série d’incidents qui témoignent d’une escalade implacable entre Israël et le « camp de la résistance ». Déjà en mai, des combats inédits depuis 2006 avaient éclaté à la frontière libano-israélienne.

Éviter l’embrasement régional

Le grand danger, c’est que les événements actuels dégénèrent en un affrontement majeur impliquant Israël, le Liban, l’Iran, la Syrie et les groupes palestiniens. Un scénario du pire qui n’a rien d’impensable au vu des crispations.

Les États-Unis et la France ont appelé à la “plus grande retenue” pour “prévenir tout embrasement”, pointe un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

Déclaration du Quai d’Orsay

Washington, de son côté, a annoncé ajuster son dispositif militaire au Moyen-Orient, craignant une « escalade par l’Iran et ses partenaires ».

L’Iran, grand manipulateur régional ?

Pour beaucoup d’observateurs, l’Iran joue un jeu dangereux en poussant ses pions (Hezbollah libanais, milices irakiennes, Houthis yéménites) à défier Israël. Une stratégie visant à accroître la pression sur les Occidentaux, en pleine impasse sur le dossier nucléaire, mais qui pourrait vite échapper à tout contrôle.

En attendant, la région retient son souffle. Entre les incertitudes politiques au Liban et en Irak, la guerre civile qui s’enlise en Syrie, les soubresauts en Palestine et au Yémen… le Moyen-Orient n’est pas à l’abri d’un nouveau cataclysme aux conséquences imprévisibles. L’histoire a souvent montré à quel point un incident isolé pouvait mettre le feu aux poudres.

Les civils, premières victimes des tensions

En attendant, ce sont les populations civiles qui trinquent. Les Libanais, déjà durement éprouvés, voient le spectre d’un nouveau conflit planer au-dessus de leur tête. Les Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie craignent une énième escalade meurtrière avec Israël. Sans parler des millions de réfugiés et déplacés syriens et irakiens, otages de jeux de pouvoir qui les dépassent.

Le Moyen-Orient n’a décidément pas fini de défrayer la chronique. Reste à espérer que la raison l’emportera sur les logiques guerrières. Car la région a plus que jamais besoin de paix et de stabilité pour panser ses plaies et se reconstruire. Un immense défi, hélas encore bien loin d’être gagné.

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