Le Moyen-Orient est une nouvelle fois secoué par une escalade meurtrière entre Israël et le Liban, sur fond de tensions croissantes avec l’Iran. Dans la nuit de mercredi à jeudi, une frappe israélienne a visé un centre de secouristes du Hezbollah en plein cœur de Beyrouth, faisant au moins six morts selon le ministère de la Santé libanais. Cette attaque, la deuxième visant l’intérieur de la capitale libanaise cette semaine, marque un nouveau palier dans l’intensification des hostilités entre les deux pays.
Un raid meurtrier qui ravive les tensions
Le raid israélien, qui a frappé le quartier de Bachoura dans le centre-ville de Beyrouth, a provoqué une forte explosion ressentie dans toute la capitale. Outre les six personnes tuées, sept autres ont été blessées et transférées vers des hôpitaux, selon les autorités libanaises. Le Hezbollah, mouvement chiite libanais considéré comme une organisation terroriste par Israël, a confirmé que le bâtiment visé abritait un de ses centres de secours.
Cette frappe intervient dans un contexte de tensions exacerbées entre Israël et le Liban depuis plusieurs semaines. Les bombardements aériens massifs menés par l’État hébreu depuis le 23 septembre ont fait plus de 1000 morts côté libanais, principalement dans le sud et l’est du pays ainsi que dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah. Israël affirme viser des installations militaires du mouvement chiite, accusé de détenir un important arsenal de roquettes pointées vers son territoire.
L’ombre de l’Iran plane sur le conflit
Mais au-delà de la confrontation israélo-libanaise, c’est bien la menace iranienne qui est au cœur des préoccupations d’Israël. Téhéran, qui soutient activement le Hezbollah, a lancé mardi sa deuxième attaque directe contre l’État hébreu en l’espace de quelques jours. Des drones kamikazes iraniens ont visé des navires israéliens en Méditerranée, provoquant des dégâts matériels mais sans faire de victimes.
En réponse, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti que l’Iran paierait le “prix fort” pour cette “grave erreur”. Mais Téhéran a immédiatement rétorqué par la voix de son président Massoud Pezeshkian, promettant une “réponse plus forte” en cas de représailles israéliennes, tout en assurant ne pas vouloir la guerre. Une rhétorique guerrière qui fait craindre un engrenage incontrôlable dans la région.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a fustigé mercredi “le cycle écœurant” de violences dans une région au bord du “précipice”, devant le Conseil de sécurité réuni en urgence.
Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU
Éviter l’embrasement régional à tout prix
Face à cette situation explosive, la communauté internationale tente de prévenir un embrasement général qui pourrait déstabiliser tout le Moyen-Orient. Les États-Unis, alliés d’Israël, ont réaffirmé leur soutien à l’État hébreu tout en appelant toutes les parties à la “retenue”. Le président américain Joe Biden a cependant prévenu qu’il s’opposerait à des frappes israéliennes contre des installations nucléaires iraniennes, craignant une escalade incontrôlable.
De son côté, la France, qui entretient des liens étroits avec le Liban, a appelé à un cessez-le-feu “immédiat” et à la préservation de la souveraineté libanaise. Paris redoute qu’un effondrement du fragile équilibre communautaire libanais n’entraîne le pays dans une nouvelle guerre civile aux conséquences désastreuses.
Un avenir incertain pour la région
Alors que les armes continuent de parler au Moyen-Orient, l’avenir de la région semble plus que jamais suspendu à un fil. La moindre étincelle pourrait désormais mettre le feu aux poudres entre Israël, le Liban et l’Iran, avec le risque d’un embrasement régional aux conséquences imprévisibles. Dans ce contexte, la communauté internationale se doit d’intensifier ses efforts diplomatiques pour tenter de préserver un équilibre précaire et éviter le pire.
Car au-delà des enjeux géopolitiques, ce sont bien les populations civiles qui paient le prix fort de ces affrontements meurtriers. Pris en étau entre les bombardements israéliens et les représailles du Hezbollah, les Libanais vivent dans la peur permanente d’une nouvelle guerre dévastatrice. Une situation intenable qui appelle à une désescalade urgente et à un dialogue inclusif pour construire une paix durable dans la région.