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Escalade des tensions entre Israël et le Hezbollah au Liban

Une frappe israélienne contre un membre du Hezbollah dans le sud du Liban menace le cessez-le-feu en vigueur depuis 10 jours. Le spectre d'une nouvelle escalade plane sur la région...

Une dizaine de jours seulement après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu fragile entre Israël et le Hezbollah au Liban, l’armée israélienne a de nouveau frappé. Tsahal annonce avoir mené une frappe aérienne dans le sud du pays du Cèdre, visant un membre haut placé du « Parti de Dieu », mouvement islamiste chiite considéré comme une organisation terroriste par Israël. Cet incident fait à nouveau planer le spectre d’une escalade militaire aux conséquences potentiellement dévastatrices pour la région.

Une trêve éphémère sur fond de tensions persistantes

Selon un communiqué de l’armée israélienne, la frappe a été menée après que Tsahal ait détecté « plusieurs activités terroristes dans le sud du Liban », notamment une « menace pour les troupes déployées » dans cette zone frontalière hautement sensible. Le Hezbollah y maintient une présence importante et a régulièrement recours à des tirs de roquettes et autres actions hostiles en territoire israélien.

Après deux mois d’affrontements intenses ayant fait des dizaines de morts de part et d’autre, un cessez-le-feu négocié sous l’égide de la communauté internationale était entré en vigueur le 27 novembre dernier. Mais en dépit des appels répétés au calme, les tensions n’ont jamais réellement décru le long de la « ligne bleue », la frontière contestée séparant les deux pays techniquement toujours en état de guerre.

Israël réaffirme sa détermination face à la « menace » du Hezbollah

Pour les autorités israéliennes, il s’agit de répondre avec fermeté à ce qu’elles considèrent comme des provocations inacceptables. Une source sécuritaire israélienne citée par les médias locaux souligne qu’Israël « ne tolérera aucune violation du cessez-le-feu » et « continuera à agir pour protéger ses citoyens ». Le gouvernement du premier ministre Benyamin Netanyahou, aux prises avec une contestation interne croissante, entend manifestement montrer qu’il garde la main face au Hezbollah.

« Nous ne laisserons pas le Hezbollah rétablir une infrastructure terroriste au Liban qui menacerait les civils israéliens »

– Un haut responsable militaire israélien s’exprimant sous couvert d’anonymat

Le Liban redoute une nouvelle escalade destructrice

Côté libanais, cette frappe aérienne suscite une vive inquiétude. Le pays, en proie à une crise économique, politique et sociale sans précédent, peine à se relever après les dégâts considérables causés par le dernier cycle de violences. Les infrastructures et l’habitat ont subi d’immenses destructions, en particulier dans le sud où vivent principalement les communautés chiites qui forment la base du Hezbollah. Avec un État en faillite, les perspectives de reconstruction apparaissent pour le moins sombres.

De nombreux Libanais craignent qu’une riposte du Hezbollah, qui a promis de venger son combattant tué, ne provoque une surenchère militaire potentiellement dévastatrice. Selon des analystes locaux, le mouvement islamiste pourrait cependant hésiter à plonger le pays dans un nouveau conflit de grande ampleur, alors qu’il peine déjà à répondre aux immenses besoins de sa base. Mais dans une région où les équilibres demeurent précaires, le risque d’embrasement est toujours latent.

La communauté internationale appelle à la « retenue »

Face à ces développements préoccupants, la communauté internationale multiplie les appels au calme. L’ONU, par la voix de son coordinateur spécial pour le Liban, a enjoint « toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue » et à « s’abstenir de toute action qui pourrait menacer la stabilité ». Les États-Unis et la France, puissances influentes dans la région, ont également exprimé leur « profonde préoccupation » et exhorté au respect du cessez-le-feu.

Mais en l’absence d’un règlement politique global du conflit israélo-libanais, qui supposerait notamment un contrôle effectif par l’État libanais de l’ensemble de son territoire, le statu quo demeure des plus instables. Et les populations civiles des deux côtés de la frontière en paient le prix fort, otages d’un engrenage guerrier qui semble pour l’heure sans issue. Alors que les armes se sont à peine tues, c’est déjà la paix qui vacille à nouveau au Liban.

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