Alors que les échanges de tirs transfrontaliers quasi-quotidiens entre Israël et le Hezbollah pro-iranien font craindre une escalade incontrôlable, plusieurs pays occidentaux ont pressé ces derniers jours leurs ressortissants de quitter le Liban dès que possible. Une mesure rarissime qui témoigne de l’extrême tension dans la région, un an après le déclenchement de la guerre dans la bande de Gaza.
L’Allemagne, le Canada, le Koweït… appellent à l’évacuation d’urgence
Ce mercredi, le ministère allemand des Affaires étrangères a indiqué que “les ressortissants allemands sont priés de quitter le Liban le plus vite possible”, en raison du “risque accru d’attentats terroristes” et de tensions pouvant s’aggraver “à tout moment” dans la zone frontalière avec Israël.
La Suisse a elle aussi déconseillé les voyages au Liban mercredi matin, soulignant qu'”une détérioration significative de la situation sécuritaire dans tout le pays est possible à tout moment”. La veille, le Canada avait exhorté ses ressortissants à partir “tant qu’ils le peuvent” et le Koweït avait conseillé à ses nationaux dès vendredi soir de ne pas se rendre dans ce pays.
Une guerre “potentiellement apocalyptique”
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a mis en garde mardi contre les “erreurs de calcul” qui pourraient déclencher une guerre totale entre Israël et le Hezbollah au Liban :
À chaque roquette traversant la Ligne bleue (…), le danger augmente qu’une erreur de calcul puisse déclencher une guerre (…)
Annalena Baerbock
Pour le chef des affaires humanitaires de l’ONU, Martin Griffiths, la propagation au Liban de la guerre livrée par Israël contre le Hamas serait “potentiellement apocalyptique”, avec des conséquences “imprévisibles”.
Erdogan accuse l’Occident de “soutenir” une offensive israélienne
De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé mercredi les pays occidentaux de “soutenir en coulisse” une offensive israélienne au Liban contre le Hezbollah :
Il semble qu’Israël, qui a dévasté Gaza, jette désormais son dévolu sur le Liban. Nous voyons que les puissances occidentales soutiennent Israël en coulisse.
Recep Tayyip Erdogan
Un an après la guerre de Gaza, la possibilité d’une extension du conflit israélo-palestinien au Liban fait donc peser des menaces extrêmement lourdes sur la stabilité régionale. Les appels à l’évacuation lancés par plusieurs pays occidentaux témoignent de la gravité de la situation et de l’urgence à agir pour éviter une escalade aux conséquences inimaginables.