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Ericsson Subit Des Pertes Massives Au 2e Trimestre

Le géant suédois des télécoms Ericsson annonce une lourde perte au 2e trimestre suite à la dépréciation de Vonage. Malgré des ventes en baisse, l'entreprise se veut optimiste pour la suite, notamment en Amérique du Nord. Décryptage des résultats et perspectives du leader mondial.

Le géant suédois des télécommunications Ericsson traverse une passe difficile. L’entreprise vient d’annoncer une perte nette abyssale de 960 millions d’euros au deuxième trimestre 2024, principalement due à la dépréciation de sa filiale américaine Vonage, spécialisée dans le cloud. Un coup dur pour le mastodonte scandinave, qui doit faire face à un marché de plus en plus concurrentiel et des investissements massifs dans la 5G.

Une acquisition qui vire au cauchemar

En 2021, Ericsson avait mis la main sur Vonage pour 6,2 milliards de dollars, avec l’ambition de se renforcer dans les communications dans le cloud. Mais deux ans plus tard, l’équipementier est contraint de passer une deuxième dépréciation sur sa filiale américaine, après celle déjà enregistrée au premier trimestre. Au total, ce sont 11,4 milliards de couronnes (près d’un milliard d’euros) qu’Ericsson a dû provisonner.

Nous nous attendons à ce que les conditions du marché restent difficiles cette année, car le rythme des investissements en Inde ralentit, mais nos ventes bénéficieront au cours du second semestre de livraisons contractuelles en Amérique du Nord

– Börje Ekholm, PDG d’Ericsson

Un chiffre d’affaires en berne

Sur le trimestre écoulé, le chiffre d’affaires d’Ericsson a reculé de 7% à 59,8 milliards de couronnes (5,2 milliards d’euros). Une baisse certes moins prononcée qu’attendu par les analystes, mais qui témoigne d’un marché des télécoms en berne. En Inde, le rythme des investissements dans la 5G ralentit fortement après une année 2023 record. Résultat, Ericsson comme ses concurrents doivent serrer la vis.

Les États-Unis, moteur de la croissance

Heureusement pour Ericsson, son activité en Amérique du Nord a rebondi au deuxième trimestre (+14%), après plusieurs mois de vache maigre. L’équipementier suédois, qui fournit les trois grands opérateurs américains (Verizon, AT&T et T-Mobile), table sur une accélération des déploiements 5G au second semestre, grâce à des contrats déjà signés.

Nous avons maintenu notre position de leader sur le marché, nous avons renoué avec la croissance en Amérique du Nord et nous avons enregistré une forte augmentation de la marge brute et du flux de trésorerie disponible

– Börje Ekholm, PDG d’Ericsson

Course à la réduction des coûts

Pour redresser la barre et préserver ses marges, Ericsson n’a pas d’autre choix que de tailler dans ses effectifs. Fin mars, le groupe a annoncé la suppression de 1 400 postes, dont 1 200 en Suède. Des économies qui ont permis de faire grimper la marge brute ajustée à 43,9% sur le trimestre, contre 38,3% un an plus tôt.

Nokia, grand gagnant de la crise ?

Dans ce contexte morose, un équipementier tire néanmoins son épingle du jeu : Nokia. Le finlandais, éternel rival d’Ericsson, a vu son chiffre d’affaires bondir de 9% au deuxième trimestre, bien au-delà des attentes. Sa stratégie visant à se recentrer sur ses activités les plus rentables, comme la 5G, semble porter ses fruits. De quoi relancer la bataille entre les deux géants nordiques des télécoms.

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