À moins d’un an des élections législatives de 2024, le parti Reconquête d’Éric Zemmour se positionne sur l’échiquier politique. Malgré une rupture récente avec Marion Maréchal, l’ancien candidat à la présidentielle compte bien peser dans le futur rapport de forces à l’Assemblée nationale. Pour ce faire, Reconquête a dévoilé une liste de 330 candidats, témoignant d’une stratégie ciblée visant à favoriser l’union des droites.
Une volonté de rassembler la droite malgré les obstacles
Dans un message posté sur le réseau social X (anciennement Twitter), Éric Zemmour a regretté l’absence d’une « véritable union nationale » avec le Rassemblement National. Il a néanmoins affirmé la détermination de son mouvement à ne pas « nuire aux autres candidats de droite engagés dans cette campagne ».
Nous aurions voulu faire campagne dans une véritable Union nationale, mais le Rassemblement national a refusé à plusieurs reprises notre proposition.
– Éric Zemmour
Cette décision intervient quelques jours après l’exclusion de Marion Maréchal et de ses proches, suite à son ralliement à l’alliance entre Les Républicains et le RN. Un événement qualifié de « trahison » par le président de Reconquête.
Des soutiens ciblés à droite
Malgré ces dissensions, Éric Zemmour a tenu à affirmer son soutien à certaines figures de la droite :
- Éric Ciotti (LR)
- Nicolas Dupont-Aignan (DLF)
- Christelle d’Intorni (députée LR)
- Guilhem Carayon (président des jeunes LR)
Une manière pour Reconquête de se positionner comme un acteur incontournable dans la recomposition du paysage politique à droite.
Les enjeux des législatives pour Reconquête
Au-delà des alliances, c’est la survie même du mouvement fondé par Éric Zemmour qui se joue lors de ces législatives 2024. Après une présidentielle en demi-teinte et le départ de plusieurs cadres, Reconquête espère rebondir en obtenant un groupe parlementaire.
Pour cela, le parti devra remporter au moins 15 sièges de députés, un objectif ambitieux au vu du mode de scrutin majoritaire à deux tours. La stratégie de présenter des candidats dans un peu plus de la moitié des circonscriptions vise ainsi à concentrer les forces militantes.
Il ne sera jamais dit que nous ayons fait quoi que ce soit qui puisse favoriser une victoire de l’islamo-gauchisme que j’ai combattu sans relâche pendant 30 ans.
– Éric Zemmour
Au-delà des résultats, l’enjeu pour Éric Zemmour sera aussi de faire entendre sa voix dans le débat public, en portant les thèmes identitaires et civilisationnels qui ont fait sa marque de fabrique. Un positionnement qui pourrait lui permettre d’exister entre Les Républicains et le Rassemblement National.
Une nouvelle étape dans la recomposition politique ?
Plus globalement, ces législatives s’annoncent décisives dans la recomposition du paysage politique français, quatre ans après la déroute des partis traditionnels. La survie des Républicains, le duel entre la Macronie et le Rassemblement National, la percée potentielle de Reconquête et l’avenir de la gauche radicale seront autant de questions au cœur de ce scrutin.
Dans ce contexte mouvant, Éric Zemmour espère imposer Reconquête comme une force d’appoint incontournable, en mesure de peser sur les équilibres futurs. Un pari audacieux pour celui qui rêve de s’installer durablement dans le débat politique français.