Alors que les tractations se poursuivent en coulisses suite aux élections législatives, certains responsables politiques ne cachent plus leurs ambitions ministérielles en cas de formation d’un gouvernement Nouveau Front Populaire (NFP). C’est notamment le cas d’Éric Coquerel, député LFI de Seine-Saint-Denis et président réélu de la prestigieuse commission des Finances à l’Assemblée nationale.
Coquerel à Bercy, une évidence pour le député LFI
Invité mercredi de LCI, Éric Coquerel a ouvertement évoqué son souhait d’occuper le ministère de l’Économie et des Finances, actuellement détenu par Bruno Le Maire, si un gouvernement NFP venait à être constitué dans les semaines à venir.
Je serai peut-être utile à Bercy.
A déclaré le député, visiblement très confiant.
Une aspiration qui peut sembler prématurée alors qu’Emmanuel Macron a repoussé tout remaniement gouvernemental à la mi-août, mais qui en dit long sur l’état d’esprit et les tractations en cours au sein de la gauche.
La gauche rêve de Matignon avec Lucie Castets
Depuis mardi, les partis composant la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale (NUPES) se sont mis d’accord sur le nom de Lucie Castets, haute fonctionnaire et directrice des finances de la ville de Paris, pour occuper le poste de Premier ministre. Un choix qui ne doit rien au hasard tant la gauche espère peser sur les orientations économiques du pays.
Un jeu de chaises musicales à l’Assemblée
En se projetant à Bercy, Éric Coquerel confirme par ailleurs sa démission à venir de la présidence de la commission des Finances si la gauche venait à gouverner. Un poste qui reviendrait alors “de facto” à l’opposition, comme le veut la tradition.
Un jeu de chaises musicales qu’Emmanuel Macron n’a pas manqué de dénoncer, estimant que la gauche se mettait ainsi dans une situation politique intenable où elle ne pourrait pas gouverner.
On marche sur la tête, ce n’est pas sérieux.
A fustigé le chef de l’État mercredi soir sur France 2.
Une fenêtre de tir limitée pour la gauche
Reste que la fenêtre de tir apparaît limitée pour la gauche. La pression est forte sur Emmanuel Macron pour nommer un Premier ministre en phase avec la nouvelle composition de l’Assemblée nationale. Mais le chef de l’État semble déterminé à prendre son temps et à ne rien céder sur ses prérogatives constitutionnelles.
Les appétits ministériels risquent donc de devoir être mis en sourdine encore quelques semaines. De quoi laisser le temps à Éric Coquerel de peaufiner son projet pour Bercy. À moins qu’un énième rebondissement ne vienne redistribuer les cartes d’ici là.