Imaginez un enfant qui, un jour, regarde son père dans les yeux et lui dit simplement : « Papa, je ne supporte plus l’école. » Pour la majorité des parents, cette phrase sonne comme un signal d’alarme. Pour Éric Antoine, elle a été le déclencheur d’une petite révolution familiale.
Quand la curiosité devient le cœur de l’éducation
Éric Antoine n’a jamais fait les choses comme tout le monde. Magicien surdoué, animateur déjanté, il a toujours revendiqué sa différence. Et c’est exactement cette différence qu’il a choisi de transmettre à ses deux fils, Raphaël et Ulysse.
Pour lui, il n’existe qu’une seule valeur essentielle à inculquer : la curiosité. Pas les bonnes notes, pas la compétition, pas le conformisme. Juste cette envie insatiable de comprendre le monde.
« Le mot curiosité vient du latin cura, qui signifie soigner. Se poser des questions, c’est se soigner soi-même. Et chercher les réponses avec les autres, c’est soigner les autres. »
Éric Antoine
Cette phrase résume toute sa philosophie. Chez les Antoine, on ne punit pas l’enfant qui pose trop de questions. Au contraire, on célèbre celui qui n’en pose jamais assez.
Le divorce qui a tout bouleversé
Comme beaucoup de familles séparées, les débuts ont été compliqués. Calista, la maman, vit à Aix-en-Provence. Éric, à Paris. Entre les deux, deux petits garçons ballottés dans des TGV, des valises à roulettes et des emplois du temps millimétrés.
Puis un jour, Ulysse, le plus jeune, craque. Il ne supporte plus les allers-retours. Il ne supporte plus l’école telle qu’il la vit. Il veut simplement être plus souvent avec son père. Cette phrase, lourde de sens, va tout faire basculer.
Éric aurait pu chercher une nouvelle école, un internat, une solution classique. Il choisit autre chose. Quelque chose de radical.
Le CNED : la liberté retrouvée
Ulysse commence l’école à la maison avec le CNED. Très vite, Raphaël veut tenter l’expérience lui aussi. Les deux frères se retrouvent alors dans un rythme complètement différent de celui de leurs camarades.
Plus d’horaires fixes imposés. Plus de pression sociale. Plus de « sois comme les autres ». Juste des journées rythmées par leurs envies, leurs questions, leurs découvertes.
- Ils peuvent passer trois heures sur un documentaire scientifique si ça les passionne
- Ils peuvent faire des expériences de magie avec leur père l’après-midi
- Ils avancent à leur rythme, sans attendre les autres ni être freinés
- Ils voyagent régulièrement entre Paris et Aix sans stress
Ce qui pourrait ressembler à un abandon de l’école est en réalité une forme d’école intensifiée, mais choisie. Une école où l’on apprend parce qu’on en a envie, pas parce qu’on y est obligé.
Une scolarité qui ressemble à la vie
Dans le monde d’Éric Antoine, apprendre ne se limite pas à un bureau et un tableau noir. Apprendre, c’est vivre. C’est discuter pendant des heures autour d’une table. C’est chercher ensemble sur internet quand on ne sait pas. C’est faire des erreurs et recommencer.
Les garçons ont grandi entre deux univers : celui très structuré de la télévision et celui complètement libre de la maison. Ils ont vu leur père répéter des numéros de magie pendant des heures, se tromper, recommencer, réussir. Ils ont compris que l’échec fait partie du chemin.
Ils ont aussi vu ce que signifie être différent. Leur père, avec son 1m97, ses cheveux longs et son humour décalé, n’a jamais cherché à rentrer dans le moule. Ils ont intégré que c’était possible. Voire souhaitable.
Et les résultats dans tout ça ?
On pourrait craindre que cette liberté nuise aux apprentissages. C’est tout l’inverse. Libérés de la pression, les deux adolescents sont devenus de véritables éponges. Ils dévorent les livres, posent des questions complexes, explorent des sujets que l’école traditionnelle n’aborde qu’en terminale.
Éric le dit avec une fierté discrète : ses fils sont curieux. Et pour lui, c’est la plus belle réussite éducative qui soit.
Une famille recomposée qui fonctionne
Depuis 2022, Éric partage sa vie avec Gennifer Demey, la présentatrice météo qui a su faire battre à nouveau son cœur. Leur union civile célébrée à Aix-en-Provence en août 2025 a scellé cette nouvelle page familiale.
Dans cette famille recomposée, chacun a trouvé sa place. Les garçons passent du temps avec leur mère, avec leur père, avec Gennifer. Ils naviguent entre deux maisons, deux villes, deux façons d’aimer. Et ça fonctionne.
Preuve que l’on peut sortir des schémas classiques sans que tout s’écroule. Preuve qu’une famille, ce n’est pas une structure figée, mais un équilibre en perpétuel mouvement.
Ce que cette histoire nous dit de notre société
L’expérience d’Éric Antoine met en lumière un débat qui dépasse largement sa famille : celui de l’école et de ses limites. Chaque année, des milliers de parents se posent la même question : et si mon enfant n’était tout simplement pas fait pour le système classique ?
Harcèlement, pression des notes, ennui profond… les signaux d’alerte sont nombreux. Certains choisissent l’école à la maison, d’autres les établissements alternatifs, d’autres encore tentent de réformer de l’intérieur.
Ce que montre Éric Antoine, c’est qu’il existe des alternatives. Qu’on peut éduquer autrement. Que la réussite ne passe pas forcément par le même chemin pour tout le monde.
Et surtout, qu’écouter vraiment son enfant – même quand ça remet tout en question – peut être le plus beau cadeau qu’on puisse lui faire.
Au final, l’histoire d’Éric Antoine et de ses fils n’est pas celle d’un caprice de star. C’est celle d’un père qui a choisi d’être fidèle à ses valeurs. Quitte à tout bouleverser. Quitte à montrer la voie à d’autres parents qui, peut-être, n’osent pas encore franchir le pas.
Parce qu’au fond, éduquer, ce n’est pas remplir un moule. C’est accompagner un être humain à devenir lui-même.
Et ça, Éric Antoine l’a compris mieux que personne.









