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Équipements Militaires Français Fournis au Soudan en Violation d’Embargo

Selon une ONG, des équipements militaires conçus en France et exportés vers les ÉAU seraient utilisés au Soudan par un groupe paramilitaire. Ceci violerait l'embargo de l'UE sur les armes dans ce pays...

D’après une source bien informée, des véhicules blindés émiratis équipés de systèmes d’armement fabriqués en France seraient actuellement déployés au Soudan, dans un contexte de conflit armé. Cette utilisation violerait potentiellement l’embargo de l’Union européenne sur les armes à destination de ce pays.

Des technologies militaires françaises repérées sur des blindés émiratis au Soudan

Selon les informations recueillies, les véhicules de transport de troupes Nimr Ajban, fabriqués aux Émirats arabes unis, seraient équipés du système d’autoprotection Galix conçu par les groupes industriels français KNDS et Lacroix. Des images montrant ces blindés détruits au Soudan, vraisemblablement au Darfour, ont été diffusées.

Le système Galix, intégré à plus de 5000 véhicules militaires dans le monde dont ceux de l’armée française, combine des capteurs de détection de menaces et des lance-leurres pour protéger les blindés. Sa présence sur les Nimr Ajban déployés au Soudan soulève donc de sérieuses questions.

Un déploiement par les Forces de soutien rapide en violation des embargos

D’après l’enquête menée, ce serait les Forces de soutien rapide (FSR), un groupe paramilitaire soudanais, qui utiliseraient sur le terrain ces blindés équipés du système Galix. Toute utilisation d’armement au Darfour constituerait une violation manifeste de l’embargo de l’ONU sur les armes dans cette région, en plus de celui imposé par l’UE sur l’ensemble du Soudan.

Si la France ne peut pas garantir par des contrôles à l’exportation que les armes ne seront pas réexportées vers le Soudan, elle ne devrait pas autoriser ces transferts.

– Une ONG internationale

Des voix s’élèvent pour demander à la France de s’assurer que les groupes KNDS et Lacroix cessent immédiatement de fournir le système Galix aux Émirats arabes unis, afin d’éviter que ces technologies ne soient utilisées dans le conflit soudanais en cours.

Un conflit meurtrier marqué par de potentiels crimes de guerre

Depuis avril 2023, la guerre au Soudan a fait des dizaines de milliers de victimes. Les affrontements opposent l’armée régulière dirigée par le général al-Burhane, aux paramilitaires des FSR du général Daglo. Les deux camps sont accusés de possibles crimes de guerre, comme le bombardement aveugle de zones habitées ou le ciblage délibéré de civils.

Vers un renforcement des contrôles sur les exportations d’armes ?

Face à ces graves allégations, des ONG plaident pour l’extension de l’embargo de l’ONU à l’ensemble du Soudan, et pas seulement au Darfour. Elles appellent également le gouvernement français à revoir ses procédures de contrôle des exportations de matériel militaire afin de s’assurer que les équipements concernés ne puissent pas être réexportés vers des zones de conflit.

Cette affaire illustre une fois de plus la complexité et les dérives potentielles du commerce international des armes. Elle soulève des questions sur la responsabilité des États exportateurs dans la surveillance de l’utilisation finale des équipements militaires qu’ils fournissent.

À l’heure où le Soudan s’enfonce dans la guerre, la priorité des autorités et industriels français devrait être de tout mettre en œuvre pour éviter que des technologies françaises ne contribuent à l’escalade de la violence et aux souffrances des populations civiles.

À l’heure où le Soudan s’enfonce dans la guerre, la priorité des autorités et industriels français devrait être de tout mettre en œuvre pour éviter que des technologies françaises ne contribuent à l’escalade de la violence et aux souffrances des populations civiles.

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