Imaginez un pays entier ravagé par les flammes, assoiffé par le manque d’eau et plongé dans l’obscurité par des coupures d’électricité interminables. C’est la réalité cauchemardesque que vit actuellement l’Équateur, contraint de déclarer l’état d’urgence nationale face à l’ampleur de la catastrophe. Un cocktail explosif d’incendies de forêt, de sécheresse extrême et de déficit hydrique met le pays à genoux, bouleversant le quotidien de millions d’Équatoriens.
Plus de 10 000 hectares partis en fumée
Depuis début novembre, les incendies font rage dans le sud du pays, dévorant tout sur leur passage. Selon des sources officielles, plus de 10 000 hectares sont déjà partis en fumée dans les seules provinces d’Azuay et de Loja, à la frontière avec le Pérou. Des feux d’origine criminelle pour la plupart, allumés dans le but de créer de nouvelles terres agricoles. Une pratique insensée qui met en péril tout un écosystème.
Quelques suspects ont été identifiés et des plaintes ont été déposées auprès du procureur.
Cristian Zamora, maire de Cuenca, capitale de l’Azuay
Le pire déficit hydrique depuis plus de 60 ans
Mais les incendies ne sont que la partie émergée de l’iceberg. L’Équateur fait face à une sécheresse d’une intensité sans précédent. En septembre déjà, le gouvernement tirait la sonnette d’alarme, décrétant l’alerte rouge dans 20 des 24 provinces du pays en raison du pire déficit hydrique enregistré depuis plus de 60 ans. Les conséquences sont désastreuses.
Des coupures d’électricité jusqu’à 14h par jour
Première victime collatérale : l’électricité. Dans un pays où 70% de l’énergie provient de centrales hydroélectriques, le manque d’eau engendre une crise énergétique sans précédent. Les Équatoriens doivent composer avec des coupures de courant pouvant aller jusqu’à 14 heures par jour. Un cauchemar pour les particuliers comme pour les entreprises.
L’eau potable et la sécurité alimentaire menacées
Mais le plus inquiétant reste les pénuries d’eau, qui menacent l’approvisionnement en eau potable des populations. Sans parler des conséquences dramatiques sur l’agriculture et la sécurité alimentaire du pays. Des défis immenses qui viennent s’ajouter à une situation sécuritaire déjà explosive.
Mesures d’urgence et impuissance face à la nature
Face à l’ampleur du désastre, le gouvernement équatorien prend des mesures drastiques : déclaration de l’état d’urgence pour 60 jours, mobilisation de fonds exceptionnels pour lutter contre les incendies, couvre-feux, déploiement de l’armée… Mais malgré tous les efforts déployés, le pays reste à la merci des éléments.
Incendies, sécheresse, crise énergétique, insécurité… L’Équateur affronte une crise polymorphe d’une violence inouïe, qui pousse ses infrastructures et ses habitants dans leurs derniers retranchements. Une situation critique qui nécessitera du temps et une mobilisation de tous les instants pour espérer un retour à la normale. D’ici là, les Équatoriens devront s’armer de courage et de résilience pour traverser cette épreuve. Une lutte de chaque instant face à une nature implacable.
