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Equateur : La Vice-présidente Abad Rentre au Pays pour Défendre son Honneur

La vice-présidente équatorienne Veronica Abad, en plein conflit avec le président, rentre au pays pour se défendre des accusations et demander la fin d'une "persécution" alléguée. Un feuilleton politique qui secoue l'Equateur à l'approche des élections de 2025...

L’Equateur se retrouve plongé dans une crise politique alors que sa vice-présidente, Veronica Abad, est rentrée au pays mercredi pour se défendre face aux graves accusations portées à son encontre. Suspendue de ses fonctions et en conflit ouvert avec le président Daniel Noboa, Mme Abad a prononcé un vibrant plaidoyer à son arrivée, demandant la fin de ce qu’elle qualifie de “persécution”.

Un duo explosif au sommet de l’Etat

Arrivés ensemble au pouvoir en novembre 2023 après des élections anticipées, le président Noboa et sa vice-présidente entretenaient pourtant des relations conflictuelles depuis plusieurs mois. Selon des sources proches du dossier, les tentatives du chef de l’Etat pour écarter sa numéro deux se sont multipliées ces derniers temps.

Début septembre, Mme Abad a ainsi été nommée ambassadrice en Israël, une décision largement perçue comme une manœuvre pour l’éloigner. Elle a ensuite quitté son poste, invoquant des raisons de sécurité, pour se rendre en Turquie. Un “abandon injustifié” qui lui a valu une suspension de 5 mois sans solde.

Une vice-présidente combative

Mais Veronica Abad n’entend pas se laisser faire. Son retour fracassant en Equateur, où elle a promis de “montrer son visage” au président, témoigne de sa détermination à laver son honneur. Cette femme politique aguerrie, qui dénonce depuis des mois une “persécution”, compte bien contre-attaquer.

Cette persécution doit cesser maintenant.

Veronica Abad, vice-présidente de l’Equateur

Son avocat dénonce des manœuvres du président Noboa pour “empêcher l’exercice de sa fonction publique”, allant jusqu’à “la menacer et la harceler” pour provoquer sa démission et éviter ainsi la succession présidentielle. Car en Equateur, le président ne peut légalement révoquer son vice-président.

Des institutions divisées

Face à ce bras de fer au sommet, les institutions équatoriennes sont partagées. En novembre, le gouvernement a nommé une vice-présidente par intérim, Sariha Moya, mais le Parlement, contrôlé par l’opposition, conteste cette décision et juge la suspension de Mme Abad “inconstitutionnelle”. Les députés lui avaient aussi apporté leur soutien en juin en refusant de lever son immunité malgré une affaire de corruption impliquant son fils.

L’ombre des élections de 2025

Au-delà des accusations croisées, ce feuilleton politique intervient à un moment crucial pour l’Equateur. Le président Noboa compte en effet briguer un nouveau mandat lors de la présidentielle de février 2025. Or la Constitution dispose que le chef de l’Etat doit confier ses pouvoirs au vice-président durant sa campagne. De quoi attiser les tensions et les manœuvres en coulisses.

Le retour tonitruant de Veronica Abad, bien décidée à défendre sa position et son honneur, promet donc de nouvelles turbulences sur la scène politique équatorienne. Suspense, coups bas et rebondissements sont à prévoir dans cette crise institutionnelle qui tient le pays en haleine. La bataille pour le pouvoir à Quito ne fait sans doute que commencer.

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