L’Equateur est actuellement secoué par une vague d’indignation suite à la mystérieuse disparition de quatre adolescents lors d’une opération militaire. Cette affaire, qui soulève de nombreuses questions, a poussé des centaines de personnes à descendre dans les rues de Quito et Guayaquil pour réclamer la vérité et le retour des jeunes disparus.
Une disparition qui suscite l’émoi
Les faits remontent au 8 décembre dernier, dans le port de Guayaquil, l’un des endroits les plus violents du pays en proie au trafic de drogue et aux gangs. Quatre adolescents âgés de 11 à 15 ans – Josué et Ismael Arroyo, Saul Arboleda et Steven Medina – jouaient au football lorsqu’ils ont subitement disparu après une opération militaire dans le secteur. Depuis, leurs familles sont sans nouvelles et réclament des réponses.
Luis Arroyo, le père de Josué et Ismael, a confié à la presse avoir reçu un appel troublant d’un homme qui l’a mis en contact avec l’un des jeunes. Ce dernier lui aurait raconté que des soldats les avaient battus, emmenés puis abandonnés. Mais l’homme aurait ensuite affirmé que « la mafia avait enlevé » les quatre adolescents, ajoutant à la confusion.
La colère des familles et des citoyens
Face au manque de réponses claires, les proches des disparus et de nombreux citoyens ont exprimé leur ras-le-bol lors de manifestations à Quito et Guayaquil. Sur les pancartes brandies par la foule, on pouvait lire des messages poignants comme « Où sont nos enfants ? » ou encore « Les enfants sont séquestrés ». Environ 300 personnes se sont rassemblées à Guayaquil et 200 à Quito pour faire entendre leur voix.
« Aujourd’hui, ce sont ces enfants, demain ce sera nous. C’est un gouvernement qui ne donne pas de réponses et qui justifie les actions qu’il a commises et les bêtises que les responsables de ses forces armées ont faites »
a dénoncé Guillermo Leone, un manifestant interrogé à Guayaquil.
De son côté, Génesis Padilla, une militante de 25 ans présente à Quito, a confié sa « douleur » face à cette affaire qui bouleverse tout le pays.
Une enquête en cours, des zones d’ombre persistantes
Alors que l’émotion est à son comble, les autorités tentent de faire la lumière sur cette mystérieuse disparition. Le parquet a perquisitionné lundi la base militaire de Taura, près de Guayaquil, où étaient affectés les soldats impliqués dans l’opération du 8 décembre. Mais pour l’heure, de nombreuses zones d’ombre persistent.
Interrogé sur cette affaire, le président équatorien Guillermo Lasso a estimé qu’il était encore prématuré de parler de « disparition forcée », préférant attendre les résultats de l’enquête technique menée par le procureur. Ses propos n’ont pas suffi à apaiser la colère des familles qui réclament des réponses concrètes.
Alors que le pays retient son souffle, cette affaire met en lumière les défis sécuritaires auxquels est confronté l’Equateur, entre violences des gangs, trafic de drogue et opérations militaires contestées. Au cœur de ce drame, quatre familles espèrent un dénouement rapide et le retour de leurs enfants. Mais pour l’heure, le mystère reste entier et les questions sans réponse.