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Équateur : Bases Militaires Étrangères Contre le Narcotrafic ?

L’Équateur appelle des bases militaires étrangères pour contrer les cartels. Une alliance avec Blackwater fait débat. La violence grimpe : que réserve le 13 avril ?

Imaginez un pays où le taux d’homicides explose, où les rues autrefois calmes résonnent désormais des échos de la violence des cartels. En Équateur, ce cauchemar est devenu réalité. Lors d’un débat télévisé récent, le président en exercice a lâché une bombe : pour enrayer le fléau du narcotrafic, il propose d’ouvrir les portes à des bases militaires étrangères. Une idée qui divise, alors que le second tour de l’élection présidentielle, prévu le 13 avril 2025, approche à grands pas.

Une Proposition Explosive pour un Pays en Crise

Le président, en poste depuis novembre 2023, ne mâche pas ses mots. Face à une criminalité galopante, il veut rétablir une base militaire dans le port de Manta, un site stratégique fermé en 2008 sous un précédent gouvernement. Cette annonce, faite sur une chaîne publique, a secoué le débat politique. Mais pourquoi maintenant, et surtout, pourquoi une telle mesure ?

Le Retour des Bases Étrangères : Solution ou Provocation ?

Pour le chef d’État, la lutte contre les narcotrafiquants nécessite des alliés puissants. Il cite des pays comme les États-Unis, le Canada ou encore la France, tout en écartant d’autres nations controversées. “Nous avons besoin d’aide pour contrôler ce fléau,” a-t-il insisté, soulignant que la Constitution devra être amendée pour rendre cela possible. Une démarche audacieuse, mais risquée, dans un pays où la souveraineté nationale reste un sujet brûlant.

“Que devrions-nous faire ? Réinstaller une base comme celle de Manta pour que le trafic de drogue soit maîtrisé.”

– Propos tenus lors du débat télévisé

Pourtant, cette idée ne fait pas l’unanimité. L’opposition, emmenée par une candidate de gauche, y voit une atteinte à l’indépendance du pays. Elle rappelle que la fermeture de la base de Manta, il y a plus de 15 ans, était une victoire symbolique contre l’ingérence étrangère. Aujourd’hui, le spectre d’un retour des forces internationales ravive les tensions.

Une Élection sous Haute Tension

Le 13 avril, 13,7 millions d’Équatoriens devront choisir entre deux visions radicalement opposées. D’un côté, le président sortant, un entrepreneur de 37 ans, mise sur une stratégie sécuritaire musclée. De l’autre, son adversaire, une avocate expérimentée, promet une fermeté sans compromis, mais sans céder aux puissances étrangères. Avec seulement 16 746 voix d’écart au premier tour, chaque mot compte dans cette bataille électorale.

La candidate de gauche ne cache pas son indignation face à une autre annonce choc : une alliance avec le fondateur de la société militaire privée Blackwater. “C’est une humiliation pour nos forces,” a-t-elle dénoncé, plaidant pour une réponse interne à la crise. Cette collaboration avec une figure aussi controversée ajoute une couche de complexité à un scrutin déjà explosif.

La Violence, un Fléau Qui S’aggrave

Derrière ce duel politique, une réalité glaçante : l’Équateur sombre dans la violence. En 2018, le taux d’homicides était de 6 pour 100 000 habitants. En 2023, il a grimpé à 47, un record historique. Grâce à une mobilisation massive des forces armées, ce chiffre est redescendu à 38 en 2024. Mais depuis le début de 2025, les assassinats repartent à la hausse, alimentant l’inquiétude des citoyens.

AnnéeTaux d’homicides (pour 100 000)
20186
202347
202438

Les cartels, qui se disputent le contrôle des routes de la drogue, ne reculent devant rien. Depuis 2024, le président a déclaré une véritable guerre à ces organisations, déployant l’armée dans les rues. Une stratégie qui a porté ses fruits un temps, mais qui semble aujourd’hui s’essouffler face à la résilience des criminels.

Blackwater : Une Alliance Qui Fait Débat

Il y a une semaine, une nouvelle a fait l’effet d’une déflagration : le président s’est associé à une figure emblématique du monde des contractors privés. Cette collaboration avec l’ancien patron de Blackwater, une entreprise connue pour ses opérations controversées, promet une lutte sans merci contre les cartels. Mais à quel prix ? Pour beaucoup, cette décision fragilise la légitimité des forces nationales.

Selon une source proche du dossier, cette alliance vise à apporter une expertise extérieure là où l’État manque de moyens. Pourtant, les critiques fusent. “Confier notre sécurité à des mercenaires, c’est renoncer à notre dignité,” tonne l’opposition. Un argument qui pourrait peser lourd dans les urnes.

Une Population Épuisée par l’Insécurité

Pour les Équatoriens, la situation est intenable. “Depuis un an et demi, tout empire : la pauvreté, le chômage, la peur,” confie une habitante lors d’un reportage récent. La candidate de gauche, qui rêve de devenir la première femme présidente du pays, capitalise sur ce ras-le-bol. Elle promet une “main dure” contre les criminels, sans compromettre la souveraineté.

  • Mobilisation accrue des forces locales.
  • Rejet des ingérences étrangères.
  • Répression sans faille des cartels.

Sa stratégie : utiliser “toute la force de l’État” pour protéger les citoyens. Une rhétorique qui séduit ceux qui refusent de voir leur pays devenir un champ de bataille international.

Un Tournant Décisif le 13 Avril

À quelques semaines du scrutin, l’Équateur est à la croisée des chemins. D’un côté, un président prêt à tout pour éradiquer le narcotrafic, quitte à rouvrir la porte aux puissances étrangères. De l’autre, une adversaire déterminée à restaurer l’ordre par ses propres moyens. Le choix des électeurs pourrait redessiner l’avenir du pays pour les années à venir.

Ce débat dépasse les frontières nationales. Il pose une question universelle : jusqu’où un pays peut-il aller pour garantir sa sécurité sans perdre son âme ? Le 13 avril, les Équatoriens trancheront. En attendant, le monde observe, suspendu à l’issue de cette lutte acharnée contre les ténèbres du narcotrafic.

Et si la solution se trouvait ailleurs ? Entre souveraineté et aide internationale, l’Équateur joue son avenir.

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