Perdre un proche emporté par une maladie incurable laisse une empreinte indélébile. Quand ce proche est un père et que la maladie s’appelle Charcot, plus connue sous le nom de sclérose latérale amyotrophique (SLA), la douleur peut se transformer en force. C’est exactement ce qui anime Enzo Leopold, le jeune capitaine de Hanovre 96, qui, à seulement 25 ans, porte bien plus que le brassard sur le terrain.
Un geste annuel qui touche en plein cœur
À l’approche des fêtes de fin d’année, période traditionnellement synonyme de générosité, Enzo Leopold renouvelle une initiative lancée il y a deux ans. Le milieu de terrain met aux enchères deux maillots qu’il a portés lors de matchs de championnat. Mais l’histoire ne s’arrête pas là : il s’engage personnellement à doubler le montant des deux meilleures enchères.
L’intégralité des fonds récoltés sera reversée au service de recherche dédié à la maladie de Charcot de l’hôpital de la Charité à Berlin, l’un des centres les plus reconnus en Allemagne pour l’étude de cette pathologie neurodégénérative.
Ce n’est pas un simple geste marketing. C’est une promesse tenue envers la mémoire de son père, disparu en 2020 après avoir lutté contre cette maladie implacable.
La maladie de Charcot : un ennemi silencieux et implacable
La sclérose latérale amyotrophique atteint environ 1 personne sur 25 000 chaque année. En France comme en Allemagne, près de 8 000 personnes vivent avec cette maladie. Elle se caractérise par une dégénérescence progressive des motoneurones, ces cellules nerveuses qui commandent les muscles volontaires.
Petit à petit, les patients perdent la capacité de bouger, de parler, de déglutir, et finalement de respirer. Pourtant, l’esprit reste intact, prisonnier d’un corps qui refuse d’obéir. L’espérance de vie moyenne après le diagnostic est de 3 à 5 ans, même si certains, comme Stephen Hawking, ont défié les statistiques pendant des décennies.
Aujourd’hui, il n’existe toujours aucun traitement curatif. Seuls des médicaments permettent de ralentir légèrement l’évolution. La recherche reste donc le seul espoir réel pour les malades et leurs familles.
« Voir son père perdre peu à peu toutes ses facultés, tout en gardant sa lucidité, c’est une épreuve que je ne souhaite à personne. »
Ces mots, même s’ils ne sont pas directement cités par Enzo Leopold, résument ce que vivent des milliers de familles touchées par la SLA.
Enzo Leopold, plus qu’un capitaine sur le terrain
À 25 ans, Enzo Leopold est déjà une figure respectée du vestiaire de Hanovre 96, club historique évoluant en 2. Bundesliga. Formé au club, il en est devenu le capitaine, preuve d’une maturité rare pour son âge. Sur le terrain, il incarne l’abnégation, le leadership et la régularité.
Mais c’est en dehors du rectangle vert qu’il impressionne peut-être le plus. Son engagement contre la maladie de Charcot montre une profondeur humaine qui dépasse largement le cadre sportif.
Depuis deux ans, il utilise sa notoriété, encore modeste à l’échelle européenne, pour sensibiliser un maximum de personnes. Instagram devient alors sa tribune : il partage son histoire, explique la maladie, et invite ses abonnés à participer à l’enchère.
Comment fonctionne l’enchère cette année ?
L’opération est simple et transparente. Deux maillots portés en match sont proposés. Les supporters, collectionneurs ou simples citoyens touchés par la cause peuvent faire leurs offres via les commentaires ou messages privés sur le compte Instagram du joueur.
La vente se termine le 31 décembre. À cette date, les deux plus hautes enchères sont retenues. Enzo Leopold double personnellement ces montants, avant de tout reverser à l’hôpital berlinois.
L’an dernier, l’initiative avait déjà permis de récolter plusieurs milliers d’euros. Cette année, avec une visibilité croissante, le joueur espère faire encore mieux.
Pourquoi ce geste est-il si puissant ?
- Il vient d’un joueur encore jeune, touché personnellement.
- Il implique directement les supporters dans une cause concrète.
- Le doublement personnel montre un engagement financier réel.
- Les fonds vont à un centre de recherche reconnu.
Le football, vecteur d’espoir et de solidarité
Le monde du football n’est pas toujours tendre avec les initiatives caritatives. Pourtant, de nombreux joueurs ont montré la voie ces dernières années. On pense à Juan Mata et sa Common Goal, ou aux multiples actions pendant la pandémie.
En Allemagne, le football a une forte tradition solidaire. Les clubs de supporters organisent régulièrement des collectes. Mais quand un capitaine prend les devants avec une cause aussi personnelle, l’impact émotionnel est décuplé.
Enzo Leopold rejoint ainsi une lignée de joueurs qui utilisent leur image pour le bien commun : Marcus Rashford contre la pauvreté enfantine, ou encore Neven Subotic et sa fondation pour l’eau potable.
L’hôpital de la Charité : un espoir pour la recherche
L’hôpital universitaire de la Charité à Berlin est l’un des plus anciens et prestigieux d’Europe. Son département de neurologie est à la pointe dans l’étude des maladies neurodégénératives.
Les fonds récoltés par Enzo Leopold serviront directement à financer des projets de recherche : essais cliniques, études génétiques, développement de nouvelles thérapies. Chaque euro compte dans cette bataille de longue haleine.
Les chercheurs explorent actuellement plusieurs pistes prometteuses : thérapies géniques, cellules souches, ou encore intelligence artificielle pour mieux comprendre la progression de la maladie.
Un message d’espoir pour les familles touchées
Au-delà de l’aspect financier, l’initiative d’Enzo Leopold porte un message fort : on n’est pas seul face à la maladie. Des milliers de personnes suivent l’opération, commentent, partagent. Des familles touchées par la SLA trouvent dans ce geste une raison d’espérer.
Le football, sport populaire par excellence, devient alors un formidable amplificateur de voix pour des causes souvent oubliées des médias.
En cette période de Noël, le capitaine de Hanovre rappelle une vérité simple : la solidarité peut prendre bien des formes, même celle d’un maillot de foot porté lors d’un match de championnat.
« Chaque don, chaque enchère, chaque partage compte. Ensemble, on peut faire avancer la recherche et, un jour, vaincre cette maladie. »
Enzo Leopold ne se contente pas de jouer au football. Il joue aussi, et surtout, pour l’espoir. Et cela, aucun brassard de capitaine ne pourra jamais assez le récompenser.
Son geste, renouvelé année après année, montre qu’une initiative personnelle peut avoir un impact réel. Il invite chacun, à son niveau, à contribuer à la lutte contre les maladies rares et graves.
Parce qu’un jour, grâce à des actions comme celle-ci, cumulées à tant d’autres, la maladie de Charcot pourrait enfin appartenir au passé.
Et vous, comment pouvez-vous aider ?
Partagez l’information, parlez-en autour de vous, ou participez à l’enchère si vous le pouvez. Chaque geste, même petit, fait avancer la cause.
Enzo Leopold prouve que le sport peut être bien plus qu’un spectacle. Il peut être un levier puissant pour changer des vies.
En cette fin d’année 2025, son histoire nous rappelle l’essentiel : derrière chaque maillot, il y a un homme. Et parfois, cet homme choisit de transformer sa douleur en lumière pour les autres.









