Caddie, Duralex, Ascoval… Ces noms résonnent dans l’imaginaire collectif français. Pourtant, malgré leur renommée et les aides publiques massives, ces entreprises emblématiques de l’industrie tricolore enchaînent les déboires. Redressements judiciaires à répétition, plans sociaux, repreneurs qui se succèdent sans parvenir à redresser durablement la barre. Un triste constat qui soulève une question : pourquoi l’État échoue-t-il à sauver ces fleurons du Made in France ?
L’industrie française fragilisée
Depuis plusieurs décennies, l’industrie française subit de plein fouet les effets de la mondialisation et des délocalisations. Face à la concurrence féroce des pays à bas coûts, maintenir des usines et des emplois en France relève souvent du défi. Un défi que peinent à relever des entreprises pourtant installées dans le paysage depuis des lustres, à l’image de Caddie, inventeur en 1928 du chariot métallique devenu indissociable de nos supermarchés.
Malgré son aura, Caddie a déjà connu quatre redressements judiciaires depuis 2012. Son propriétaire actuel, le groupe Cochez, ne prévoit de reprendre qu’une petite partie des 140 salariés. Un nouveau coup dur pour cette PME historique, qui avait déjà vu ses effectifs fondre au fil des restructurations.
Duralex, le symbole du verre trempé Made in France
Même schéma pour Duralex. Mondialement connu pour ses verres ultra-résistants, ce fleuron tricolore a subi trois redressements judiciaires en 20 ans. Malgré 14 millions d’euros d’aides publiques accordés depuis 2012 pour moderniser l’outil de production et préserver les emplois, l’avenir s’annonce sombre. Les repreneurs défilent mais aucun ne parvient à remettre durablement l’entreprise à flot.
Nous avons tout fait pour sauver Duralex. Mais nous ne pouvons pas nous substituer éternellement aux lois du marché.
confie un proche du dossier à Bercy
Pourquoi les plans de sauvetage échouent-ils ?
Inadaptation de l’outil productif, gammes vieillissantes, mais aussi lourdeurs administratives françaises et coût du travail… Les raisons expliquant ces échecs à répétition sont multiples. Et soulignent les limites des aides publiques si les causes profondes des difficultés ne sont pas traitées.
- Les délocalisations ont fait perdre un savoir-faire précieux
- La réindustrialisation prendra du temps
- Miser sur l’innovation est crucial mais coûteux
Quel avenir pour nos fleurons industriels ?
Malgré ces revers, certains veulent croire que tout n’est pas perdu. À condition de miser sur la montée en gamme, la différenciation, le service… Bref, de valoriser ce supplément d’âme du Made in France. Un vaste chantier qui nécessitera une mobilisation de tous les acteurs : État, mais aussi dirigeants, partenaires sociaux, collectivités locales…
Sans attendre des miracles des pouvoirs publics, les entreprises doivent aussi faire leur révolution culturelle. Se transformer en profondeur pour affronter les défis du XXIe siècle. Et prouver que le Made in France a encore un bel avenir devant lui.