En plein cœur du conflit qui oppose la Russie et l’Ukraine, une nouvelle affaire vient secouer la communauté internationale. Le parquet général ukrainien a annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’exécution présumée de quatre prisonniers de guerre ukrainiens par les troupes russes dans l’est du pays. Un énième incident de ce genre dénoncé par Kiev ces derniers mois.
Selon une source proche du dossier, les quatre soldats de la Garde nationale de l’Ukraine ont été capturés par les forces russes lors d’un assaut sur des positions ukrainiennes le 6 octobre près de la ville de Selydové, dans la région de Donetsk, théâtre de violents combats. Les troupes russes auraient filmé l’interrogatoire des gardes blessés et désarmés avant de procéder à leur exécution.
Kiev dénonce une violation flagrante du droit international humanitaire
Pour les autorités ukrainiennes, il s’agit d’un « assassinat de prisonniers de guerre » et d’une « violation flagrante des conventions de Genève », constituant un « crime international grave ». Une enquête a été ouverte pour « violation des lois et coutumes de la guerre, combinée à un meurtre prémédité ». La Russie n’a pour l’heure pas réagi à ces allégations.
Plus d’une centaine de prisonniers ukrainiens exécutés présumés
D’après le commissaire ukrainien aux droits humains Dmytro Loubinets, l’Ukraine possèderait des informations sur au moins 102 de ses prisonniers de guerre exécutés par l’armée russe depuis le début de l’invasion en février 2022, précisant que le nombre réel de ces crimes serait « bien plus important ». Un responsable du parquet ukrainien avait indiqué début octobre que le nombre de ces exécutions avait commencé à augmenter fin 2022, avec une majorité écrasante s’étant produites courant 2023.
Des accusations réciproques d’exécutions de prisonniers
Depuis le début du conflit, l’Ukraine et la Russie se sont mutuellement accusés à plusieurs reprises d’avoir tué des prisonniers de guerre. Le Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme affirme avoir « documenté de nombreuses violations du droit international humanitaire à l’encontre des prisonniers de guerre, y compris des cas d’exécutions sommaires » aussi bien du côté russe qu’ukrainien.
L’assassinat de prisonniers de guerre est une violation flagrante des conventions de Genève.
– Le parquet général ukrainien
Cette nouvelle affaire vient raviver les tensions diplomatiques autour du respect des droits des prisonniers de guerre, protégés par les conventions internationales humanitaires. Si les faits sont avérés, la Russie pourrait faire face à de lourdes conséquences sur la scène internationale, déjà mobilisée pour faire la lumière sur les différents crimes de guerre présumés commis depuis le début de cette guerre meurtrière.