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Enquête sur le Financement de la Campagne de Marine Le Pen en 2022

La justice enquête sur des soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022. Une information judiciaire a été ouverte début juillet suite à un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne. Quelles sont les irrégularités pointées du doigt ? Le RN risque-t-il de nouvelles condamnations ?

La campagne présidentielle de Marine Le Pen en 2022 se retrouve une nouvelle fois dans le viseur de la justice. Le parquet de Paris a en effet ouvert une information judiciaire le 2 juillet dernier pour des soupçons de financement illégal, suite à un signalement de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP). Une affaire qui vient s’ajouter à la longue liste des démêlés judiciaires du Rassemblement national et de sa présidente.

Des dépenses de “flocage” pointées du doigt

Au cœur de cette nouvelle enquête : les dépenses liées au “flocage et déflocage” de 12 cars utilisés lors de la campagne de Marine Le Pen. Un montant de plus de 316 000 euros qui a été retoqué par la CNCCFP en décembre dernier, estimant que ce type d’affichage constituait une dépense irrégulière. La candidate du RN avait dans un premier temps contesté cette décision devant le Conseil constitutionnel avant de se rétracter.

Près de 11,5 millions investis par Marine Le Pen

Pour mémoire, Marine Le Pen avait investi près de 11,5 millions d’euros dans sa campagne présidentielle de 2022, sa troisième. Un budget conséquent dont une partie est remboursée par l’État à condition de respecter les règles fixées par la CNCCFP, notamment sur le plafonnement et la nature des dépenses.

Déjà 800 000 euros retoqués en 2017

En 2017 déjà, lors de sa précédente campagne, près de 873 000 euros de dépenses avaient été invalidées par la Commission, dont 95% étaient des prêts contractés auprès du Front national (devenu RN) et du micro-parti de Jean-Marie Le Pen. La candidate n’avait cependant pas formé de recours à l’époque.

Des précédents préoccupants pour le RN

Cette nouvelle affaire de financements douteux intervient alors que le RN a récemment été condamné définitivement par la Cour de cassation dans le dossier des kits de campagne surévalués des législatives de 2012. Un mécanisme de surfacturation qui avait permis au parti d’obtenir un remboursement indu de l’État.

Marine Le Pen est aussi mise en examen avec 24 autres personnes, dont le RN lui-même, dans l’enquête sur des soupçons d’emplois fictifs d’assistants d’eurodéputés.

Le Figaro

Des enjeux cruciaux pour le parti

Cette énième affaire tombe au plus mal pour le Rassemblement national et Marine Le Pen, qui espéraient profiter de leurs bons résultats aux législatives pour se refaire une santé financière. Le parti doit en effet toucher d’importantes subventions publiques grâce à son nombre de voix et d’élus. Mais ces nouvelles révélations pourraient venir assombrir le tableau.

Vers de nouvelles condamnations ?

Si les faits étaient avérés, le RN et sa présidente s’exposeraient à de lourdes sanctions, allant de l’amende à l’inéligibilité en passant par le remboursement des sommes en cause. Une perspective peu réjouissante pour le parti qui espérait tourner la page des affaires. Mais comme le montre cette information judiciaire, la justice, même si elle est lente, reste tenace quand il s’agit d’explorer les zones d’ombre du financement politique.

Les prochains mois s’annoncent donc cruciaux pour Marine Le Pen et le Rassemblement national, qui devront se défendre une nouvelle fois de soupçons embarrassants. L’issue de cette énième procédure sera scrutée avec attention, tant elle pourrait peser sur l’avenir du premier parti d’opposition en France.

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