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Enquête ouverte contre le site de e-commerce Temu

La Commission européenne vient d'ouvrir une enquête contre Temu, le nouveau géant chinois du e-commerce. Le site est soupçonné de ne pas faire assez pour empêcher la vente de produits illégaux et dangereux. Quelles conséquences pour Temu et les consommateurs européens ?

Le géant chinois du e-commerce Temu est dans le collimateur des autorités européennes. Jeudi dernier, la Commission européenne a annoncé l’ouverture d’une enquête à l’encontre de la plateforme, soupçonnée de ne pas prendre les mesures nécessaires pour lutter contre la vente de produits illégaux et potentiellement dangereux.

Temu dans la ligne de mire de Bruxelles

Depuis son arrivée fracassante en Europe, Temu connaît une ascension fulgurante grâce à des prix imbattables. Mais cette stratégie suscite l’inquiétude des régulateurs européens. Margrethe Vestager, commissaire à la Concurrence, a déclaré vouloir s’assurer que « les produits vendus sur Temu respectent les normes de l’UE et ne mettent pas en danger les consommateurs ».

L’enquête, dont la durée n’est pas précisée, pourrait aboutir à une amende salée pour Temu, allant jusqu’à 6% de son chiffre d’affaires annuel. Un porte-parole de l’entreprise a assuré qu’elle coopérerait pleinement avec la Commission.

Des soupçons multiples

Bruxelles va examiner en détail les procédures mises en place par Temu pour empêcher la vente de produits non-conformes aux normes européennes. La gestion des vendeurs indésirables, précédemment suspendus, sera aussi passée au crible.

Mais les griefs ne s’arrêtent pas là. La Commission va aussi se pencher sur « les risques liés à la conception addictive » du service Temu, notamment à travers des programmes de récompenses ludiques « susceptibles d’avoir des conséquences négatives sur le bien-être physique et mental des utilisateurs ».

Temu dans le viseur des associations de consommateurs

En mai dernier, plusieurs associations européennes de consommateurs avaient déposé plainte contre Temu, l’accusant d’utiliser des interfaces trompeuses pour pousser les utilisateurs à dépenser plus. Le groupe avait alors affirmé avoir déjà pris des « mesures importantes » pour répondre à ces préoccupations.

Mais cela n’a pas suffi à rassurer les autorités. Fin septembre, six pays de l’UE, dont la France et l’Allemagne, ont appelé la Commission à durcir le ton face à Temu. « Chaque jour, des centaines de milliers de colis arrivent chez nous, surtout en provenance de Chine, avec des marchandises qui ne respectent pas les règles du marché européen », s’était indigné le secrétaire d’État allemand à l’Économie.

Un “nouveau far west” du e-commerce ?

Pour certains observateurs, l’affaire Temu illustre les dérives d’un e-commerce mondialisé où la course aux prix les plus bas se fait parfois au détriment de la sécurité des consommateurs. « C’est un peu le nouveau far west », estime un expert du secteur qui a requis l’anonymat. « Les plateformes chinoises débarquent en masse avec des produits à des prix défiant toute concurrence. Mais derrière les bonnes affaires se cachent parfois de mauvaises surprises ».

Face à ce défi, l’Europe cherche à muscler sa réponse. Le récent règlement sur les services numériques (DSA) dote la Commission de nouveaux pouvoirs pour s’attaquer aux pratiques déloyales en ligne. Reste à savoir si cela suffira face à des acteurs qui jouent habilement des failles de la réglementation.

Pour Temu, cette enquête représente un sérieux avertissement. Le géant chinois va devoir revoir en profondeur ses pratiques s’il veut éviter de lourdes sanctions et préserver sa spectaculaire croissance en Europe. Un défi de taille pour ce nouveau venu qui bouscule les codes du e-commerce.

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