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Enquête en cours contre Evo Morales pour viol présumé d’une mineure

Rebondissement dans l'affaire de viol présumé visant l'ex-président bolivien Evo Morales. Le parquet affirme détenir des "preuves matérielles" à charge et n'exclut pas...

L’enquête pour viol présumé visant l’ancien président bolivien Evo Morales connaît un nouveau rebondissement. Selon les dernières déclarations du parquet chargé de l’affaire, des “preuves matérielles” auraient été réunies à l’encontre de l’ex-dirigeant. Sandra Gutiérrez, la procureure en charge du dossier dans le département de Tarija, a fait savoir qu’un éventuel mandat d’arrêt pourrait être émis “en temps voulu” contre Morales.

Une affaire qui secoue la Bolivie

Evo Morales, premier président indigène de Bolivie de 2006 à 2019, est accusé d’avoir entretenu une relation avec une adolescente de 15 ans alors qu’il était au pouvoir. Il aurait même eu un enfant avec elle en 2016. Si les avocats de l’ancien président affirment que l’affaire avait déjà été examinée et classée en 2020, le parquet a décidé de rouvrir l’enquête fin septembre 2022.

Cette affaire a des répercussions politiques majeures en Bolivie. Morales crie à la “persécution judiciaire”, orchestrée selon lui par l’actuel président Luis Arce, un ancien allié devenu rival dans la course à l’investiture de leur parti pour la présidentielle de 2025. Depuis la mi-octobre, les partisans de l’ex-dirigeant bloquent les principales routes du pays pour réclamer la démission d’Arce et afficher leur soutien à Morales.

Tensions et violences

Ces manifestations pro-Morales ont dégénéré en affrontements avec les forces de l’ordre. Selon un bilan des autorités, au moins 43 personnes ont été blessées, en grande majorité des policiers, et une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés. Plus d’une vingtaine de barrages routiers ont été signalés à travers le pays, principalement dans le fief de Morales, l’État de Cochabamba.

Parents de la victime également visés

Au-delà d’Evo Morales lui-même, le parquet enquête également sur les parents de l’adolescente. Ils sont soupçonnés d’avoir sciemment inscrit leur fille au sein d’un “mouvement de jeunesse” soutenant l’ancien président, dans le but d’obtenir de lui certains avantages. Le père de la victime présumée a d’ailleurs été arrêté mi-octobre et placé en détention préventive pour quatre mois, après avoir, comme Morales, ignoré une convocation à une audition.

L’ex-président pourrait être arrêté

Si la procureure Sandra Gutiérrez n’a pas encore émis de mandat d’arrêt contre Evo Morales, elle a souligné que cette possibilité n’était pas exclue, tout en précisant que l’affaire était délicate du fait du statut de l’accusé :

L’enquête ne porte pas sur n’importe qui, mais sur un ex-président qui, comme il l’a dit lui-même, dispose de plus de 200 avocats.

Sandra Gutiérrez, procureure chargée de l’affaire

Cette affaire de viol présumé risque donc de continuer à secouer la vie politique bolivienne dans les mois à venir. Les partisans d’Evo Morales semblent déterminés à défendre coûte que coûte leur leader, quitte à plonger le pays dans une grave crise. Le gouvernement actuel se retrouve lui sous pression, sommé de faire la lumière sur ces accusations explosives visant une figure majeure de la politique nationale. L’issue de l’enquête pourrait avoir un impact décisif sur le futur du pays.

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