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Enlèvements d’Enfants au Mozambique : Une Crise Croissante

Depuis janvier 2025, 120 enfants ont été enlevés dans le nord du Mozambique par un groupe lié à l’EI. Quel est l’impact de cette crise sur la région ? Lisez pour en savoir plus...

Imaginez un instant : un village paisible dans le nord du Mozambique, soudain plongé dans la peur. Des groupes armés surgissent, arrachant des enfants à leurs familles pour en faire des soldats, des travailleurs forcés ou des épouses contraintes. Cette réalité, aussi glaçante qu’elle puisse paraître, est devenue une tragédie quotidienne dans la province de Cabo Delgado. Depuis le début de l’année 2025, au moins 120 enfants ont été enlevés par un groupe lié à l’État islamique, marquant une escalade alarmante d’une crise qui secoue cette région riche en gaz depuis des années.

Une Région sous l’Emprise de la Violence

Le nord du Mozambique, et plus précisément la province de Cabo Delgado, est depuis 2017 le théâtre d’une insurrection brutale menée par un groupe armé local, connu sous le nom d’al-Shabab – un nom qui n’a aucun lien avec le groupe somalien du même nom. Ce conflit a transformé une région autrefois prometteuse, grâce à ses vastes réserves de gaz offshore découvertes en 2010, en un champ de bataille marqué par des violences extrêmes. Des milliers de personnes ont perdu la vie, et plus de 1,3 million d’habitants ont été forcés de fuir leurs foyers, selon les chiffres de l’agence humanitaire des Nations Unies (OCHA).

Les attaques, souvent méconnues en raison du silence des autorités, laissent des communautés entières dans la terreur. Les villages sont pillés, les habitants chassés, et les enfants, particulièrement vulnérables, deviennent des cibles privilégiées. Cette crise, qui combine instabilité politique, pauvreté extrême et exploitation des ressources naturelles, est un cocktail explosif qui continue de déchirer le tissu social de la région.

Les Enfants, Cibles d’une Stratégie Cruelle

Les enlèvements d’enfants dans la province de Cabo Delgado ne sont pas des actes isolés, mais une tactique systématique du groupe armé. Depuis janvier 2025, au moins 120 enfants ont été kidnappés, selon Abudo Gafuro, directeur exécutif de Kwendeleya, une organisation locale de surveillance des attaques. Certains de ces enfants ont été libérés, mais le sort de nombreux autres reste inconnu. Ces jeunes, souvent arrachés à leurs familles lors de raids violents, sont forcés à rejoindre les rangs des combattants, à effectuer des travaux forcés ou, dans le cas des filles, à être mariées de force.

« Al-Shabab doit épargner les enfants du conflit. Recruter ou utiliser des enfants de moins de 15 ans pour participer activement aux hostilités est un crime de guerre. »

Ashwanee Budoo-Scholtz, Human Rights Watch

Un exemple frappant s’est produit le 11 mai 2025, lors d’un raid dans le district de Muidumbe. Six filles et deux garçons ont été enlevés, illustrant la brutalité de ces opérations. Dans un autre cas, en mars, six enfants ont été kidnappés pour transporter du butin, et seuls quatre ont été libérés. Ces actes ne sont pas seulement des violations des droits humains, mais des crimes de guerre, comme le souligne Human Rights Watch.

Les Conséquences Dévastatrices sur les Communautés

Le conflit dans le nord du Mozambique a des répercussions bien au-delà des enlèvements. Depuis le début de l’insurrection, environ 6 000 personnes, dont 2 500 civils, ont perdu la vie. Les déplacements massifs de population ont créé une crise humanitaire majeure, avec des camps de déplacés surpeuplés et des conditions de vie précaires. Les familles, souvent séparées lors des attaques, vivent dans la peur constante de nouvelles violences.

Les enfants, en particulier, paient un lourd tribut. L’UNICEF a exprimé sa « profonde préoccupation » face aux attaques ciblant les plus jeunes, soulignant le cas tragique de trois filles, dont la plus jeune n’avait que 12 ans, tuées lors de l’attaque de Muidumbe. Ces événements rappellent cruellement les dangers auxquels les enfants sont exposés dans les zones de conflit.

Chaque enfant Тим, chaque child abducted is a family torn apart, a future stolen. The numbers are staggering, but the human cost is immeasurable.

Une Région Paralysée par le Conflit

La province de Cabo Delgado, bien que riche en ressources naturelles, est l’une des plus pauvres et isolées du Mozambique. L’exploitation des immenses réserves de gaz offshore, découvertes en 2010, aurait pu transformer la région en un hub économique. Mais la violence a tout stoppé. Un projet gazier majeur de TotalEnergies, par exemple, a été suspendu en raison de l’insécurité. Cette situation prive la région d’opportunités économiques cruciales, aggravant la pauvreté et l’instabilité.

Les attaques, comme celle de Palma en 2021, où des milliers d’habitants ont fui dans la forêt après des jours de violence, montrent l’ampleur du chaos. Les témoignages de résidents, de journalistes et d’acteurs de la société civile interrogés par des ONG révèlent une population terrifiée, abandonnée à son sort dans une région où l’information circule peu.

Un Appel à l’Action Internationale

Face à cette crise, les organisations internationales tirent la sonnette d’alarme. L’UNICEF, Human Rights Watch et d’autres appellent à une mobilisation urgente pour protéger les enfants et mettre fin aux exactions. Mais la réponse reste limitée, en partie à cause de l’isolement de la région et du manque de couverture médiatique.

Que peut-on faire ? Voici quelques pistes :

  • Renforcer l’aide humanitaire : Soutenir les déplacés avec des ressources de base.
  • Protéger les enfants : Mettre en place des mesures spécifiques pour prévenir les enlèvements.
  • Presser les autorités : Exiger plus de transparence et d’action contre les groupes armés.

Vers un Avenir Incertain

Le nord du Mozambique est à un tournant. Sans une intervention internationale concertée, la crise des enlèvements et la violence jihadiste risquent de s’aggraver, plongeant davantage la région dans le chaos. Les enfants, en particulier, continuent de payer le prix fort d’un conflit qui les prive de leur avenir.

En conclusion, la situation à Cabo Delgado est un cri d’alarme pour la communauté internationale. Chaque jour qui passe sans action voit de nouvelles vies brisées. La question demeure : combien de temps encore avant que le monde n’agisse ?

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