Du 6 au 9 juin 2024, quelque 400 millions de citoyens des 27 pays membres de l’Union européenne seront appelés aux urnes pour élire les 720 députés qui siégeront au Parlement européen pour les 5 prochaines années. Un scrutin d’une importance capitale, dont l’issue sera déterminante tant pour l’avenir de l’UE que pour la France, où plane le spectre d’une arrivée au pouvoir de l’extrême droite.
Un Parlement européen aux pouvoirs renforcés
Bien que souvent sous-estimé en France, le Parlement européen est en réalité l’institution de l’UE dont les prérogatives ont le plus progressé au fil des dernières décennies. Colégislateur avec le Conseil de l’UE, il joue un rôle clé dans l’adoption des directives et règlements européens qui impactent directement la vie des citoyens.
Le Parlement européen est devenu un véritable contre-pouvoir démocratique face aux États membres et à la Commission européenne.
– Un expert des institutions européennes
Un scrutin de mi-mandat pour Macron
En France, ce scrutin européen fait aussi figure d’élection de mi-mandat pour Emmanuel Macron, 3 ans après sa réélection à l’Élysée. Dans un contexte social explosif marqué par la contestation de la réforme des retraites, ce vote sera un test grandeur nature pour la majorité présidentielle.
L’extrême droite aux portes du pouvoir ?
Mais c’est surtout la menace d’une percée inédite de l’extrême droite qui plane sur ce scrutin. Marine Le Pen et Jordan Bardella rêvent de faire du Rassemblement national la première force politique française au Parlement européen, avec dans leur ligne de mire la présidentielle de 2027. Une dynamique inquiétante pour la démocratie.
Une Europe fragilisée par les crises
Au niveau européen, ces élections interviennent dans un contexte particulièrement délicat pour une UE éprouvée par une succession de chocs depuis 2019 : pandémie de Covid-19, invasion de l’Ukraine par la Russie, flambée des prix de l’énergie… Autant de défis qui ont considérablement fragilisé les fondations de l’Europe.
- L’UE cumule déclin démographique, stagnation économique et fuite des capitaux
- Elle apparaît vulnérable face à la menace russe et au risque d’un désengagement américain
- Les divisions entre États membres n’ont jamais été aussi profondes
L’Union européenne est la grande perdante de la nouvelle ère géopolitique ouverte par l’invasion de l’Ukraine. Elle doit d’urgence se refonder pour ne pas sombrer.
– Un géopolitologue renommé
Un scrutin décisif pour l’avenir de l’Europe
Dans ce contexte anxiogène, le résultat des élections européennes sera déterminant pour l’avenir de l’UE. Selon qu’elle penche à droite, à gauche ou cède aux sirènes nationalistes, l’Union devra emprunter des chemins radicalement différents. La refondation promise pour répondre aux immenses défis du 21e siècle en dépend largement.
Rarement un scrutin européen n’aura revêtu une telle importance, tant pour l’avenir de la construction européenne que pour la France. Les citoyens qui se rendront aux urnes du 6 au 9 juin prochain auront entre leurs mains une part essentielle du destin collectif des Européens. À eux d’en prendre toute la mesure au moment de glisser leur bulletin dans l’urne.