Dans les rues d’Alfortville, commune paisible du Val-de-Marne, un acte d’une rare violence verbale vient de se produire. Un jeune garçon âgé de seulement 10 ans a été pris à partie par deux autres enfants à peine plus âgés que lui. Son tort ? Arborer fièrement une croix chrétienne autour du cou. Cet insigne religieux lui a valu les qualificatifs insultants de “sale chrétien” et de “sale juif”, jetés à la volée par ses agresseurs en herbe.
La banalisation de l’antisémitisme, même chez les plus jeunes
Si l’acte en lui-même est déjà choquant, l’âge des protagonistes laisse pantois. On peine à imaginer que des enfants de 11 ans puissent déjà avoir intégré de tels préjugés et se permettre de telles insultes. Pourtant, les faits sont là, et ils mettent en lumière un phénomène préoccupant de banalisation de l’antisémitisme, y compris chez les plus jeunes.
L’antisémitisme n’est pas résiduel en France, et certains responsables politiques diffusent le poison qui tue la République.
– Éric Dupond-Moretti, garde des Sceaux
Cet incident fait écho à l’ignoble viol à caractère antisémite d’une fillette de 12 ans survenu il y a quelques jours à peine à Courbevoie. Deux drames qui illustrent à quel point la haine des juifs s’immisce dans toutes les strates de la société, n’épargnant même pas l’innocence de l’enfance.
Un amalgame religieux troublant
Autre fait marquant dans cette affaire d’Alfortville : l’amalgame opéré par les jeunes agresseurs entre christianisme et judaïsme. Traiter de “sale juif” un enfant portant une croix chrétienne dénote une profonde confusion et une méconnaissance des religions. Cela soulève des questions sur l’éducation et la transmission des valeurs de tolérance et de respect au sein des familles et de l’école.
Une enquête ouverte, les mis en cause bientôt entendus
Face à cet acte inqualifiable, une enquête a été ouverte par le parquet de Créteil. Les deux enfants mis en cause, identifiés, devraient être prochainement entendus par les enquêteurs. Il s’agira de faire la lumière sur les circonstances exactes des faits et de déterminer les suites judiciaires à donner, tout en prenant en compte le jeune âge des auteurs présumés.
Au-delà de l’aspect purement légal, cet épisode doit nous interroger collectivement sur les racines de la haine antisémite et sur les moyens de la combattre dès le plus jeune âge. Éducation, prévention, sanctions : tous les leviers doivent être activés pour endiguer ce fléau qui gangrène notre société et n’épargne même plus nos enfants. Car laisser prospérer les préjugés et la haine, c’est hypothéquer dangereusement notre avenir commun.
