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Enfant de 5 ans sème la terreur dans son école : le débat relancé

Depuis fin 2023, un élève de 5 ans multiplie les actes d'agressions envers ses camarades dans une école de Chaville. Malgré des moyens supplémentaires, la situation perdure, poussant des familles à s'interroger sur les limites de l'école inclusive. La mère de l'enfant dénonce quant à elle du racisme...

Depuis la fin de l’année 2023, la quiétude d’une école primaire de Chaville, dans les Hauts-de-Seine, est troublée par le comportement d’un élève de grande section. Âgé de seulement 5 ans, le garçonnet multiplie les actes d’agressions physiques et verbales envers ses camarades, semant un climat de peur au sein de l’établissement. Face à cette situation qui perdure malgré les signalements répétés des parents et l’octroi de moyens supplémentaires, le débat sur les limites de l’école inclusive refait surface.

Une école sous tension

D’après des sources proches du dossier, les premiers incidents remontent à novembre 2023. « Mon fils revenait de l’école avec des bleus, en disant qu’un autre enfant l’avait frappé. Au début, on pensait à des chamailleries entre gamins. Mais ça a empiré », confie une mère de famille. Très vite, les témoignages concordants affluent, décrivant un écolier multipliant bousculades, coups, crachats et même menaces avec des objets tranchants. « Ma fille ne voulait plus aller à l’école. Elle avait peur de se faire agresser dans la cour ou les couloirs », relate un autre parent.

Face à la gronde des familles et à l’ampleur de la situation, l’équipe pédagogique a rapidement réagi. Des rendez-vous ont été organisés avec les parents de l’élève mis en cause. Un accompagnement spécifique par un auxiliaire de vie scolaire (AVS) a été mis en place. En dépit de ces mesures, de nouveaux incidents ont été rapportés après chaque période de vacances, maintenant un climat délétère au sein de l’école.

L’école inclusive remise en question

Cette situation inédite par son intensité et sa durée relance le débat autour de l’école inclusive et de ses limites. Instaurée par la loi de 2005 puis renforcée ces dernières années, cette politique vise à scolariser tous les enfants, quel que soit leur handicap ou leurs troubles, dans leur école de quartier. Une démarche louable dans son intention mais qui se heurte parfois à des réalités complexes sur le terrain.

On ne remet pas en cause le principe de l’inclusion. Mais il faut que les moyens suivent. Un seul AVS pour un enfant avec de tels troubles, ce n’est pas suffisant. Et que fait-on des autres élèves, de leur sécurité, de leur droit à apprendre sereinement ?

– Une représentante de parents d’élèves

Des voix s’élèvent pour réclamer davantage de moyens humains, une meilleure formation des accompagnants et un cadre plus strict permettant des sanctions. D’autres pointent la nécessité d’orientations spécialisées lorsque la scolarisation ordinaire atteint ses limites. « À un moment, il faut penser au bien-être et à la sécurité du plus grand nombre. L’inclusion ne doit pas se faire au détriment des autres enfants », plaide un père de famille.

Une mère dénonce le “racisme” de l’école

Contactée, la mère de l’enfant mis en cause dénonce quant à elle un acharnement teinté de « racisme » à l’encontre de son fils. Selon elle, le garçon était déjà victime de discriminations dans son école précédente. « Dès qu’il y a un problème, c’est toujours la faute de mon fils. On le traite comme un petit délinquant parce qu’il est noir et turbulent », accuse-t-elle, évoquant des faits similaires dans l’ancienne école de l’enfant. Une accusation fermement rejetée par l’équipe éducative et les autres parents, qui assurent que « seul le comportement inadapté du garçon est en cause, sans aucune considération d’origine ».

Alors que l’année scolaire touche à sa fin, la situation semble dans l’impasse. Malgré une surveillance renforcée et des progrès constatés par périodes, de nouveaux incidents viennent régulièrement raviver les tensions. L’inspecteur de circonscription a été saisi du dossier. Il devra déterminer les mesures à mettre en place pour la prochaine rentrée afin d’assurer la sécurité et la sérénité de tous les élèves. Un défi de taille qui illustre toute la complexité de l’inclusion scolaire lorsque les troubles du comportement atteignent un niveau de gravité hors norme.

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