En ce début d’année 2025, tous les regards sont tournés vers le palais de l’Élysée. Après douze mois tumultueux sur le plan politique, Emmanuel Macron s’apprête à présenter ses vœux aux Français. Un discours très attendu, lors duquel le président tentera de tourner la page d’une annus horribilis et de relancer son second quinquennat.
2024, une année noire pour le chef de l’État
Il faut dire que l’année écoulée n’a pas été de tout repos pour Emmanuel Macron. Déjà fragilisé par une majorité relative à l’Assemblée nationale depuis les élections législatives de 2022, le locataire de l’Élysée a essuyé une série de revers qui ont sérieusement entamé sa marge de manœuvre et sa popularité.
Le premier coup dur est survenu en mai dernier, avec la cinglante défaite de la majorité présidentielle aux élections européennes. Un camouflet qui a poussé Emmanuel Macron à dissoudre l’Assemblée nationale dans la foulée, un pari plus que risqué. La suite, on la connaît : les Français lui ont encore une fois signifié leur défiance dans les urnes, envoyant une nouvelle assemblée morcelée et ingouvernable.
Instabilité gouvernementale record
S’en est suivie une valse des premiers ministres jamais vue sous la Ve République. En moins d’un an, pas moins de quatre locataires se sont succédé à Matignon, tentant en vain de bâtir une majorité de circonstance. De quoi donner le tournis aux Français et alimenter un sentiment d’instabilité politique croissant.
Jamais la Ve République n’avait traversé une telle crise qu’en 2024.
Pascal Perrineau, politologue
Face à cette situation inédite, Emmanuel Macron s’est retrouvé de plus en plus isolé et impuissant. Sa cote de confiance a atteint des profondeurs abyssales, près des trois quarts des Français se disant mécontents de son action selon les derniers sondages. Un désaveu cinglant pour celui qui promettait en 2017 de « réconcilier les Français ».
Conjurer le sort avec des vœux solennels
C’est donc un président affaibli mais combatif qui s’adressera aux Français ce 31 décembre. L’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins pour Emmanuel Macron de sauver son quinquennat et de reprendre la main après une année 2024 catastrophique.
Selon son entourage, le chef de l’État devrait adopter un « ton différent, plus solennel et rassembleur » pour ces vœux pas comme les autres. Fini l’hyper-président sûr de lui et clivant, place à un Macron plus sobre, à l’écoute et conscient de la gravité du moment. L’objectif : convaincre les Français qu’il a retenu les leçons de 2024 et qu’il est prêt à changer de méthode pour redresser le pays.
Nouvelles promesses et main tendue aux oppositions
Pour y parvenir, le président devrait dérouler un catalogue de nouvelles promesses et tendre la main aux oppositions. Au menu des annonces attendues :
- Une vaste concertation nationale sur les thèmes de la santé, de l’école et de la transition écologique.
- Une réforme institutionnelle pour renforcer le rôle du Parlement et introduire une dose de proportionnelle aux législatives.
- Un plan massif d’investissements pour relancer l’économie et l’emploi, notamment dans les secteurs stratégiques (hydrogène, semi-conducteurs…).
- Et surtout, le fameux « pacte de gouvernement » proposé depuis plusieurs mois aux oppositions mais resté lettre morte jusqu’ici.
Emmanuel Macron espère ainsi créer les conditions d’un rapprochement avec certains groupes d’opposition, en premier lieu Les Républicains et une partie des socialistes. Ou au moins montrer aux Français qu’il est ouvert au dialogue et au compromis, alors que ses adversaires l’accusent d’autoritarisme et d’arrogance.
Rebondir ou partir, l’équation impossible de Macron
Mais la partie est loin d’être gagnée pour le président. Même avec des vœux mettant l’accent sur le rassemblement et le dépassement des clivages, il n’est pas certain de réussir à enrayer la mécanique infernale qui s’est enclenchée depuis le printemps dernier.
Car en face, les oppositions n’ont aucune intention de lui faciliter la tâche, bien au contraire. À gauche comme à droite, on continue de réclamer son départ pur et simple, considérant sa position intenable. Marine Le Pen n’a ainsi pas hésité à appeler le chef de l’État à « se soumettre ou se démettre » en cas de nouvel échec aux législatives partielles prévues dans les prochains mois.
Le plus probable est qu’Emmanuel Macron se trouve contraint à la démission d’ici la fin de l’année.
Un proche du président
Au sein même de la majorité, des voix commencent d’ailleurs à douter de la capacité du président à reprendre la main. Certains craignent le « syndrome Hollande », un chef de l’État tellement affaibli qu’il serait obligé de jeter l’éponge avant la fin de son mandat. Un scénario noir qui n’est plus tabou dans les travées du palais Bourbon.
Alors, vœux de la dernière chance pour Macron ? Une chose est sûre, cette allocution sera scrutée et décortiquée comme rarement. Avec un enjeu vertigineux pour le président : réussir son pari de la « remontada » ou sombrer définitivement. Verdict ce soir, 20h.
C’est donc un président affaibli mais combatif qui s’adressera aux Français ce 31 décembre. L’enjeu est de taille : il s’agit ni plus ni moins pour Emmanuel Macron de sauver son quinquennat et de reprendre la main après une année 2024 catastrophique.
Selon son entourage, le chef de l’État devrait adopter un « ton différent, plus solennel et rassembleur » pour ces vœux pas comme les autres. Fini l’hyper-président sûr de lui et clivant, place à un Macron plus sobre, à l’écoute et conscient de la gravité du moment. L’objectif : convaincre les Français qu’il a retenu les leçons de 2024 et qu’il est prêt à changer de méthode pour redresser le pays.
Nouvelles promesses et main tendue aux oppositions
Pour y parvenir, le président devrait dérouler un catalogue de nouvelles promesses et tendre la main aux oppositions. Au menu des annonces attendues :
- Une vaste concertation nationale sur les thèmes de la santé, de l’école et de la transition écologique.
- Une réforme institutionnelle pour renforcer le rôle du Parlement et introduire une dose de proportionnelle aux législatives.
- Un plan massif d’investissements pour relancer l’économie et l’emploi, notamment dans les secteurs stratégiques (hydrogène, semi-conducteurs…).
- Et surtout, le fameux « pacte de gouvernement » proposé depuis plusieurs mois aux oppositions mais resté lettre morte jusqu’ici.
Emmanuel Macron espère ainsi créer les conditions d’un rapprochement avec certains groupes d’opposition, en premier lieu Les Républicains et une partie des socialistes. Ou au moins montrer aux Français qu’il est ouvert au dialogue et au compromis, alors que ses adversaires l’accusent d’autoritarisme et d’arrogance.
Rebondir ou partir, l’équation impossible de Macron
Mais la partie est loin d’être gagnée pour le président. Même avec des vœux mettant l’accent sur le rassemblement et le dépassement des clivages, il n’est pas certain de réussir à enrayer la mécanique infernale qui s’est enclenchée depuis le printemps dernier.
Car en face, les oppositions n’ont aucune intention de lui faciliter la tâche, bien au contraire. À gauche comme à droite, on continue de réclamer son départ pur et simple, considérant sa position intenable. Marine Le Pen n’a ainsi pas hésité à appeler le chef de l’État à « se soumettre ou se démettre » en cas de nouvel échec aux législatives partielles prévues dans les prochains mois.
Le plus probable est qu’Emmanuel Macron se trouve contraint à la démission d’ici la fin de l’année.
Un proche du président
Au sein même de la majorité, des voix commencent d’ailleurs à douter de la capacité du président à reprendre la main. Certains craignent le « syndrome Hollande », un chef de l’État tellement affaibli qu’il serait obligé de jeter l’éponge avant la fin de son mandat. Un scénario noir qui n’est plus tabou dans les travées du palais Bourbon.
Alors, vœux de la dernière chance pour Macron ? Une chose est sûre, cette allocution sera scrutée et décortiquée comme rarement. Avec un enjeu vertigineux pour le président : réussir son pari de la « remontada » ou sombrer définitivement. Verdict ce soir, 20h.