Après les élections législatives qui ont privé Emmanuel Macron de majorité absolue à l’Assemblée nationale, le Président joue la montre pour nommer un nouveau Premier ministre et former un gouvernement. Le locataire de l’Élysée a en effet décidé d’attendre la fin des Jeux olympiques de Paris 2024 pour procéder à ces nominations cruciales.
Un calendrier post-olympique
Selon les informations recueillies par Le Figaro, Emmanuel Macron verrait une fenêtre de tir dans la deuxième quinzaine d’août, une fois les JO terminés, pour dévoiler le nom de son prochain chef de gouvernement. Le temps que les discussions sur une éventuelle coalition aboutissent et permettent de dégager une nouvelle majorité présidentielle.
Le Premier ministre par intérim Gabriel Attal, nommé après la démission d’Élisabeth Borne au lendemain des législatives, est chargé de faire avancer ces tractations pendant l’été. Il compte notamment dégainer rapidement des propositions pour tenter de rallier les députés LR et centristes à la majorité relative d’Emmanuel Macron.
Les pistes envisagées à Matignon
Plusieurs noms circulent déjà pour prendre la tête du prochain gouvernement :
- Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur sortant, pourait être récompensé pour son bon score aux législatives
- Bruno Le Maire, reconduit de justesse aux Finances, représenterait la ligne libérale et pro-européenne chère à Emmanuel Macron
- Catherine Vautrin, présidente de la région Grand Est, permettrait une ouverture vers la droite
Le choix final dépendra de la configuration de la future coalition et des équilibres politiques à respecter. Emmanuel Macron pourrait aussi être tenté par une personnalité de la société civile pour incarner le « dépassement » qu’il appelle de ses vœux.
Le plus dur commence maintenant pour le Président. Il va devoir faire preuve d’humilité et de compromis pour élargir sa base à l’Assemblée.
Un conseiller de l’Élysée
L’opposition met la pression
De leur côté, les oppositions pressent Emmanuel Macron d’agir vite pour nommer un gouvernement et clarifier sa ligne. Jean-Luc Mélenchon (LFI) dénonce « un déni de démocratie », Marine Le Pen (RN) fustige « l’immobilisme » présidentiel, tandis que les écologistes et les socialistes réclament un changement de cap.
Dos au mur après la gifle des législatives, Emmanuel Macron joue donc son va-tout en tentant de rebattre les cartes politiques à la faveur de l’été et des Jeux olympiques. Réussira-t-il son pari d’élargissement ou devra-t-il se résoudre à une cohabitation ? Réponse fin août.