En ce dimanche de décembre, l’heure est aux « derniers réglages » pour la composition du nouveau gouvernement français. Le président Emmanuel Macron, fraîchement rentré d’un périple à l’étranger, et son Premier ministre François Bayrou, nommé il y a tout juste dix jours, s’affairent pour boucler rapidement la nouvelle équipe ministérielle tant attendue.
Un remaniement sous haute tension
Selon des sources proches de Matignon, les échanges se sont intensifiés ce week-end entre le chef de l’État et son nouveau locataire de l’hôtel de Matignon. Deux entretiens auraient eu lieu dimanche, avec une ultime rencontre prévue en fin de journée pour finaliser les arbitrages. L’objectif : présenter le gouvernement « en une seule fois » et « avant Noël », dixit Marc Fesneau, président des députés MoDem.
Il faut dire que l’exécutif est sous pression. Le choix de François Bayrou, vieux routier de la politique française, pour succéder à Michel Barnier, dont le gouvernement n’aura tenu que trois petits mois, se veut un gage de stabilité. Mais il intervient dans un contexte des plus agités, après une valse inédite de Premiers ministres en 2024 et une Assemblée nationale morcelée, où aucun bloc ne dispose de la majorité absolue.
Le défi de la popularité
Pour ne rien arranger, le centriste de 73 ans débute son mandat avec une cote de popularité au plus bas. Selon un récent baromètre, 66% des Français se disent mécontents de sa nomination. Sa présence controversée au conseil municipal de Pau, ville dont il entend rester maire, en pleine crise à Mayotte, a suscité une volée de critiques dès sa prise de fonction.
Conscient de ces défis, François Bayrou mise sur une équipe resserrée et ouverte pour incarner le « dépassement » et répondre aux urgences du pays, à commencer par le budget. Des personnalités d’expérience, de droite comme de gauche, sont pressenties, à l’instar d’Élisabeth Borne, Gérald Darmanin ou encore François Rebsamen côté socialiste. Plusieurs ministres sortants devraient également être reconduits, comme Catherine Vautrin aux Territoires ou Sébastien Lecornu aux Armées.
Des tractations jusqu’au bout
Mais les négociations s’annoncent serrées. Si Les Républicains se disent prêts à participer au gouvernement, le Parti socialiste a lui fermé la porte, se disant « consterné » par les propositions du nouveau Premier ministre. De quoi compliquer l’attelage d’une majorité déjà bancale à l’Assemblée.
Emmanuel Macron, qui a promis de gouverner différemment pour ce second quinquennat, joue gros sur ce remaniement. Après une année 2024 marquée par une instabilité politique inédite et une impopularité record, il espère reprendre la main avec une équipe renouvelée, capable de réformer sans bloquer le pays. Réponse dans les prochaines heures, avec une annonce qui pourrait bien intervenir au pied du sapin…