C’est une visite présidentielle sous haute tension qui se déroule actuellement à Mayotte. Quatre jours après le passage dévastateur du cyclone Chido, Emmanuel Macron est sur place pour constater l’ampleur des dégâts et apporter le soutien de l’État. Mais sur cette île en proie à de multiples crises, la tâche s’annonce ardue pour le chef de l’État confronté à la colère et au désespoir des habitants.
Un cyclone d’une violence inouïe
Samedi 14 décembre, Mayotte a été frappée de plein fouet par le cyclone Chido, le plus puissant ayant touché l’île depuis près d’un siècle. Des vents à plus de 200 km/h et des pluies diluviennes se sont abattus, provoquant des dégâts considérables : habitations détruites, routes coupées, réseaux d’eau et d’électricité hors-service.
Selon un bilan encore provisoire, le cyclone a fait au moins 30 morts et des dizaines de blessés. Mais d’après plusieurs sources, le nombre réel de victimes pourrait être bien plus élevé, notamment parmi la population immigrée vivant dans des logements précaires.
On a la certitude que la trentaine de morts officiellement recensés est loin du bilan réel. Beaucoup de décès de clandestins ne sont pas comptabilisés.
– Un responsable associatif
Une crise humanitaire majeure
Au lendemain de la catastrophe, c’est une île meurtrie que découvre Emmanuel Macron. Partout, les stigmates du cyclone sont visibles : maisons éventrées, voitures retournées, arbres déracinés. Des milliers de Mahorais se retrouvent sans abri, livrés à eux-mêmes dans des conditions dramatiques.
La priorité est à l’aide d’urgence aux sinistrés. Un pont aérien a été mis en place pour acheminer eau, nourriture et matériel depuis La Réunion. Les hôpitaux de l’île, débordés, ont dû transférer des patients par avion. L’armée a déployé plusieurs centaines d’hommes pour participer aux opérations de secours.
Mais les défis logistiques sont immenses. Mayotte est une île isolée, d’accès difficile, et les dégâts sur les infrastructures compliquent encore la tâche des secours. De nombreuses localités demeurent coupées du monde, sans communication possible.
Nous répondons à deux tyrannies : l’urgence et la distance. L’acheminement de l’aide est un véritable casse-tête dans ce contexte.
– Un responsable de la sécurité civile
L’exaspération de la population
Auprès d’habitants désemparés qui ont tout perdu, Emmanuel Macron tente de rassurer sur la mobilisation de l’État. Des moyens exceptionnels vont être débloqués, promet-il, pour venir en aide aux sinistrés et reconstruire l’île. Un «deuil national» sera décrété le 23 décembre, une première pour une catastrophe naturelle.
Mais le président est vite rattrapé par la colère des Mahorais, exaspérés par des années d’abandon et des promesses non tenues. «Macron démission !», «Tu racontes des salades», «C’est pas moi le cyclone !», lui lancent des habitants excédés. Pressé de questions, Emmanuel Macron peine à convaincre.
Car au-delà de la crise immédiate, c’est tout un territoire en souffrance que révèle le drame. Mayotte, 101ème département français, détient de tristes records : 84% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chômage atteint 35%, les infrastructures et services publics sont notoirement défaillants.
Le cyclone est un révélateur des problèmes structurels que connaît Mayotte depuis des années. Il faut un véritable plan Marshall pour sortir l’île de l’ornière.
– Un élu local
L’épineuse question migratoire
Autre sujet brûlant : l’immigration clandestine. Mayotte fait face à une pression migratoire considérable en provenance des Comores voisines. Près d’un habitant sur deux serait en situation irrégulière, dans des conditions souvent indignes.
Pour certains élus, impossible de reconstruire durablement Mayotte sans régler la question migratoire. Des voix s’élèvent pour demander à l’État un tour de vis sécuritaire, quand d’autres appellent à plus de solidarité et d’intégration.
La reconstruction ne peut faire l’impasse sur la régulation des flux migratoires. C’est une condition sine qua non pour sortir Mayotte de l’ornière.
– Un parlementaire de la majorité
Interpellé à ce sujet, Emmanuel Macron assure que «la République sera intransigeante» dans la lutte contre l’immigration illégale. Mais il en appelle aussi à «un sursaut de fraternité» envers une population durement éprouvée.
La longue reconstruction qui s’annonce
Avant de repartir, le président doit encore se rendre dans les villages les plus reculés de Mayotte, là où l’aide peine à arriver. Il entend montrer que l’État n’oublie personne. Mais chacun mesure le chemin qui reste à parcourir.
Car la reconstruction de Mayotte prendra des mois, voire des années. Les dégâts se chiffrent en centaines de millions d’euros. Tout est à rebâtir : logements, écoles, routes, hôpitaux. Un défi titanesque pour ce territoire déjà en grande difficulté.
La visite éclair d’Emmanuel Macron n’aura pas suffi à dissiper le sentiment d’abandon qui habite de nombreux Mahorais. Beaucoup doutent de la capacité de l’État à être au rendez-vous sur le long terme. Il faudra des actes forts et durables pour restaurer la confiance.
À Mayotte plus qu’ailleurs, on le sait : après le cyclone, le plus dur commence.
Mais les défis logistiques sont immenses. Mayotte est une île isolée, d’accès difficile, et les dégâts sur les infrastructures compliquent encore la tâche des secours. De nombreuses localités demeurent coupées du monde, sans communication possible.
Nous répondons à deux tyrannies : l’urgence et la distance. L’acheminement de l’aide est un véritable casse-tête dans ce contexte.
– Un responsable de la sécurité civile
L’exaspération de la population
Auprès d’habitants désemparés qui ont tout perdu, Emmanuel Macron tente de rassurer sur la mobilisation de l’État. Des moyens exceptionnels vont être débloqués, promet-il, pour venir en aide aux sinistrés et reconstruire l’île. Un «deuil national» sera décrété le 23 décembre, une première pour une catastrophe naturelle.
Mais le président est vite rattrapé par la colère des Mahorais, exaspérés par des années d’abandon et des promesses non tenues. «Macron démission !», «Tu racontes des salades», «C’est pas moi le cyclone !», lui lancent des habitants excédés. Pressé de questions, Emmanuel Macron peine à convaincre.
Car au-delà de la crise immédiate, c’est tout un territoire en souffrance que révèle le drame. Mayotte, 101ème département français, détient de tristes records : 84% de la population vit sous le seuil de pauvreté, le chômage atteint 35%, les infrastructures et services publics sont notoirement défaillants.
Le cyclone est un révélateur des problèmes structurels que connaît Mayotte depuis des années. Il faut un véritable plan Marshall pour sortir l’île de l’ornière.
– Un élu local
L’épineuse question migratoire
Autre sujet brûlant : l’immigration clandestine. Mayotte fait face à une pression migratoire considérable en provenance des Comores voisines. Près d’un habitant sur deux serait en situation irrégulière, dans des conditions souvent indignes.
Pour certains élus, impossible de reconstruire durablement Mayotte sans régler la question migratoire. Des voix s’élèvent pour demander à l’État un tour de vis sécuritaire, quand d’autres appellent à plus de solidarité et d’intégration.
La reconstruction ne peut faire l’impasse sur la régulation des flux migratoires. C’est une condition sine qua non pour sortir Mayotte de l’ornière.
– Un parlementaire de la majorité
Interpellé à ce sujet, Emmanuel Macron assure que «la République sera intransigeante» dans la lutte contre l’immigration illégale. Mais il en appelle aussi à «un sursaut de fraternité» envers une population durement éprouvée.
La longue reconstruction qui s’annonce
Avant de repartir, le président doit encore se rendre dans les villages les plus reculés de Mayotte, là où l’aide peine à arriver. Il entend montrer que l’État n’oublie personne. Mais chacun mesure le chemin qui reste à parcourir.
Car la reconstruction de Mayotte prendra des mois, voire des années. Les dégâts se chiffrent en centaines de millions d’euros. Tout est à rebâtir : logements, écoles, routes, hôpitaux. Un défi titanesque pour ce territoire déjà en grande difficulté.
La visite éclair d’Emmanuel Macron n’aura pas suffi à dissiper le sentiment d’abandon qui habite de nombreux Mahorais. Beaucoup doutent de la capacité de l’État à être au rendez-vous sur le long terme. Il faudra des actes forts et durables pour restaurer la confiance.
À Mayotte plus qu’ailleurs, on le sait : après le cyclone, le plus dur commence.