Face à la situation humanitaire catastrophique dans la bande de Gaza, le président français Emmanuel Macron a lancé un appel pressant à la communauté internationale. Lors d’échanges diplomatiques ce week-end, il a insisté sur l’urgence absolue d’apporter une aide massive aux Gazaouis, confrontés à des conditions de vie désastreuses et des pertes humaines intolérables.
Un plaidoyer pour une action immédiate
Selon une source proche de l’Élysée, Emmanuel Macron estime qu’il est « plus que jamais urgent, après quinze mois de conflit, d’obtenir la libération de tous les otages retenus par le Hamas, d’instaurer un cessez-le-feu pérenne et de permettre à l’aide humanitaire d’arriver de façon massive jusqu’aux Gazaouis ». Le chef de l’État français a tenu ces propos lors d’entretiens téléphoniques avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi samedi et le roi de Jordanie Abdallah II vendredi.
Cette prise de position intervient alors que la bande de Gaza traverse une crise humanitaire sans précédent. Après plus d’un an d’affrontements meurtriers entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire est « confronté à une situation catastrophique et des pertes humaines intolérables » selon les mots du président Macron rapportés par son entourage.
Gaza au bord du gouffre humanitaire
Les derniers développements du conflit ont encore aggravé les conditions de vie déjà très précaires des quelque 2 millions d’habitants de l’enclave palestinienne :
- L’unique centrale électrique de Gaza a été sévèrement endommagée par les frappes, privant la population d’électricité 20 heures par jour
- Le système de santé est au bord de l’effondrement avec des hôpitaux saturés, à court de médicaments et d’équipements
- L’eau potable et la nourriture commencent à manquer
- Des dizaines de milliers de personnes ont dû fuir les combats, s’entassant dans des abris de fortune
« Les gens brûlent leurs détritus pour cuire le peu de nourriture qu’ils ont. Des familles entières vivent dans des ruines. C’est une catastrophe humanitaire absolue. »
– Un travailleur humanitaire sur place
Face à cette situation désespérée, l’aide internationale peine à arriver jusqu’aux populations, entravée par les combats et les restrictions israéliennes. Seuls quelques camions peuvent passer chaque jour, bien en-deçà des besoins criants.
La France prête à intensifier son aide
Dans ce contexte, l’appel d’Emmanuel Macron vise à mobiliser la communauté internationale pour débloquer en urgence l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Le président a réaffirmé « la disponibilité de la France à poursuivre des actions humanitaires conjointes » avec ses partenaires régionaux comme la Jordanie, afin de fournir une assistance directe aux Gazaouis.
Paris et Amman ont déjà mené plusieurs opérations de ce type par voie aérienne depuis le début du conflit. Mais pour Emmanuel Macron, il faut changer d’échelle face à l’ampleur de la crise. Son objectif : mettre en place un véritable pont humanitaire permettant d’acheminer en continu vivres, médicaments et matériel de première nécessité dans la bande de Gaza tant que les combats se poursuivent.
Appel à un cessez-le-feu durable
Au-delà de l’urgence humanitaire immédiate, le chef de l’État appelle aussi de ses vœux « l’instauration d’un cessez-le-feu pérenne » entre Israël et le Hamas. Une trêve durable est en effet indispensable pour permettre une reconstruction de Gaza et un retour à des conditions de vie décentes pour la population.
Emmanuel Macron a fait part de « sa volonté d’œuvrer avec tous les partenaires régionaux au jour d’après », une fois les armes déposées, afin de relancer le processus de paix israélo-palestinien. Il envisage notamment un sommet international sur le sujet « co-organisé avec l’Arabie saoudite en juin prochain ».
Mais d’ici là, l’urgence est de stopper l’engrenage de la violence et la spirale meurtrière à Gaza. En alertant sur la situation humanitaire catastrophique et en poussant pour une aide massive, Emmanuel Macron espère créer un électrochoc dans la communauté internationale. L’objectif : faire enfin bouger les lignes dans ce conflit enlisé, où les civils payent le plus lourd tribut.
