En cette fin d’année, le président français Emmanuel Macron s’apprête à effectuer une visite diplomatique de grande importance à Djibouti et en Éthiopie. Ce déplacement, prévu pour vendredi et samedi, témoigne de la volonté de la France de renforcer ses liens avec ces deux pays clés de la Corne de l’Afrique et de promouvoir la stabilité dans cette région souvent troublée.
Un réveillon de Noël symbolique à Djibouti
Le premier temps fort de ce voyage aura lieu vendredi à Djibouti, où Emmanuel Macron partagera le traditionnel repas de Noël avec les 1 500 militaires français déployés sur la base stratégique du pays. Un geste fort pour « témoigner la reconnaissance de la nation » à ces soldats qui servent loin de chez eux, selon l’Élysée.
Mais au-delà de cette dimension symbolique, la visite sera aussi l’occasion pour le président français de s’entretenir avec son homologue djiboutien Ismaïl Omar Guelleh. Les deux dirigeants évoqueront notamment la situation sécuritaire dans la région, marquée par les conflits en Somalie et au Soudan voisins, ainsi que le partenariat de défense renouvelé en juillet entre Paris et Djibouti.
Djibouti, un allié stratégique pour la France
Véritable îlot de stabilité dans une zone agitée, Djibouti revêt en effet une importance stratégique majeure pour la France. Situé à la sortie de la mer Rouge, face au Yémen, le petit pays contrôle le détroit de Bab-el-Mandeb par lequel transite une grande partie du commerce mondial entre l’Asie et l’Occident.
La base militaire française, plus gros contingent tricolore à l’étranger, est ainsi la seule à ne pas être concernée par la réduction de voilure prévue sur le continent africain. Un signe clair de « l’excellence de la relation » et de la « convergence des intérêts stratégiques » entre les deux pays, selon l’Élysée.
Cap sur l’Éthiopie samedi
Emmanuel Macron s’envolera ensuite samedi pour Addis-Abeba, la capitale éthiopienne, où il sera reçu par le Premier ministre Abiy Ahmed. Les deux hommes inaugureront notamment le Palais national, bâtiment historique dont la rénovation a été financée en partie par la France.
Mais là encore, les questions sécuritaires et diplomatiques seront au cœur des discussions. Deux ans après l’accord de paix qui a mis fin à la sanglante guerre au Tigré, dans le nord du pays, la situation intérieure reste en effet fragile. Tout comme le contexte régional, entre tensions persistantes et crises humanitaires.
Vers de nouveaux partenariats africains
Plus largement, ce déplacement illustre la volonté affichée par Emmanuel Macron d’impulser de nouvelles relations avec le continent africain, tournant la page d’un passé colonial parfois douloureux. Un virage amorcé dès 2017, mais qui a pris une ampleur nouvelle ces derniers mois.
Il est temps de bâtir avec l’Afrique un partenariat d’égal à égal, fondé sur le respect, la solidarité et la coopération.
Emmanuel Macron, lors de son discours de Ouagadougou en 2017
À Djibouti comme en Éthiopie, le chef de l’État entend ainsi promouvoir une approche renouvelée, privilégiant le dialogue et les intérêts mutuels. Une stratégie qui vise à repositionner la France comme un partenaire clé sur l’échiquier africain, dans un contexte de concurrence accrue avec d’autres puissances comme la Chine ou la Russie.
Reste à voir si cette nouvelle donne portera ses fruits et permettra de stabiliser durablement une région qui concentre de nombreux défis sécuritaires, politiques et humanitaires. Les prochains jours donneront un premier aperçu de la solidité de ces liens renouvelés entre la France et la Corne de l’Afrique.