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Emmaculate Anyango, Star du 10 Km, Suspendue pour Dopage

Emmaculate Anyango, phénomène du 10 km, vient d'être suspendue 6 ans pour dopage. Un nouveau coup dur pour l'athlétisme kényan, gangréné par les scandales. Retour sur l'ascension et la chute brutale d'une des plus grandes promesses des courses sur route...

Le monde de l’athlétisme est à nouveau secoué par un scandale de dopage. Emmaculate Anyango, prodige kényan du 10 km, vient d’écoper d’une suspension de 6 ans après avoir été contrôlée positive à plusieurs reprises à des substances interdites. Un coup d’arrêt brutal dans la fulgurante ascension de celle qui était devenue en janvier dernier la deuxième femme à passer sous la barre des 29 minutes sur cette distance.

Anyango, des débuts fracassants

À seulement 24 ans, Emmaculate Anyango avait déjà marqué l’histoire de la course à pied. Lors du 10 km de Valence en janvier 2024, elle avait réalisé un chrono exceptionnel de 28 min 57 s, devenant ainsi la deuxième performeuse de tous les temps derrière sa compatriote Agnes Jebet Ngetich, qui avait quant à elle pulvérisé le record du monde en 28 min 46 s.

Cette performance avait propulsé Anyango sur le devant de la scène, faisant d’elle la nouvelle coqueluche des courses sur route. Beaucoup voyaient en elle la future reine incontestée de la discipline, capable de garnir son palmarès de victoires et de chronos toujours plus rapides. Certains n’hésitaient pas à prédire qu’elle serait bientôt la première femme à passer sous l’impressionnante barrière des 28 minutes sur 10 km.

Une montée en puissance suspecte

Mais cette progression météorique posait aussi question dans le milieu. Comment Anyango avait-elle pu améliorer ses temps de façon aussi spectaculaire en quelques mois seulement ? Pour certains observateurs, de telles performances relevaient de l’exploit surhumain, surtout après des années de stagnation autour des 31-32 minutes sur le 10 km. Les soupçons de dopage commençaient à poindre.

D’autant que le Kenya, véritable usine à champions de fond et demi-fond, est régulièrement pointé du doigt pour son laxisme en matière de lutte antidopage. De nombreux athlètes kényans de premier plan ont déjà été épinglés ces dernières années, jetant le trouble sur l’ensemble des performances réalisées par les coureurs de ce pays.

Les contrôles y sont rares et les autorités sportives nationales souvent peu coopératives avec les instances internationales chargées de traquer les tricheurs. Un terreau fertile pour les pratiques dopantes.

confie un expert du dopage dans l’athlétisme

Testostérone et EPO

Les soupçons se sont malheureusement confirmés. Selon les révélations de l’Unité d’intégrité de l’athlétisme (AIU), Emmaculate Anyango a été contrôlée positive à la testostérone et à l’EPO, et ce à quatre reprises entre février et juin 2024. Des substances strictement interdites qui favorisent anormalement la performance.

  • La testostérone augmente la masse musculaire et la puissance
  • L’EPO stimule la production de globules rouges et l’oxygénation des muscles

Malgré le contrôle positif et sa suspension provisoire prononcée dès le mois d’octobre, Anyango a dans un premier temps nié s’être dopée, criant au complot. Mais face aux preuves accablantes, elle a fini par reconnaître les faits. L’AIU a donc logiquement prononcé une suspension de 6 ans, soit jusqu’en 2030.

Des résultats annulés

Outre cette lourde sanction, l’ensemble des résultats d’Emmaculate Anyango depuis le 3 février 2024, date de son premier contrôle positif, ont été annulés. Son chrono exceptionnel de Valence n’a donc plus de valeur officielle. Agnes Jebet Ngetich garde seule les commandes du classement mondial.

Cette affaire porte un nouveau coup dur à la crédibilité de l’athlétisme kényan et plus globalement à celle du fond mondial. Les instances dirigeantes et les organisateurs de courses sur route vont devoir impérativement renforcer leurs dispositifs antidopage s’ils veulent restaurer la confiance du public et préserver l’équité des compétitions.

Une carrière brisée

Quant à Emmaculate Anyango, elle voit sa carrière brutalement stoppée alors qu’elle était promise à un avenir doré. À 24 ans, une suspension de 6 ans sonne comme un coup d’arrêt définitif à ses ambitions. Même si elle parvient à revenir à son meilleur niveau après une si longue interruption, elle aura alors 30 ans, un âge canonique pour une athlète de très haut niveau.

C’est une nouvelle preuve que le dopage finit toujours par rattraper les tricheurs. Et que prendre des raccourcis pour gravir plus vite les échelons peut ruiner une carrière et une réputation en un battement de cils. Anyango en fait aujourd’hui la triste expérience. Un gâchis pour ce phénomène de précocité qui aurait sans doute pu dominer les courses sur route de manière naturelle dans les années à venir.

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