Alors que les émeutes font rage dans les rues d’Angleterre depuis maintenant une semaine, le gouvernement britannique se retrouve face à un dilemme de taille. Comment gérer l’afflux massif d’émeutiers interpellés chaque jour, alors que les prisons du pays sont déjà surpeuplées ? La solution choisie par les autorités est pour le moins inattendue : libérer en avance plus de 500 détenus de droit commun pour faire de la place aux fauteurs de trouble.
Des prisons au bord de la rupture
Avec plus de 378 interpellations depuis le début des violences il y a une semaine, les prisons anglaises sont littéralement prises d’assaut. Déjà en sur-occupation chronique, elles peinent à absorber ce flux soudain de nouveaux arrivants. Résultat, le gouvernement n’a pas eu d’autre choix que de libérer de l’espace en urgence.
Concrètement, 567 places qui auraient dû se libérer plus tard dans le mois ont été rendues disponibles en avance. Une décision prise dans l’urgence, qui soulève de nombreuses questions. Qui sont ces détenus relâchés prématurément ? Présentent-ils un risque pour la société ? Comment leur réinsertion va-t-elle se passer dans ce contexte déjà tendu ?
Pression maximale sur les forces de l’ordre
En parallèle de ces libérations, le gouvernement mobilise massivement les forces de l’ordre. Pas moins de 6000 policiers spécialisés sont déployés pour tenter de ramener le calme. Mais là encore, la pression est maximale. Épuisés par des nuits d’affrontement à répétition, les agents peinent à contenir la fureur des émeutiers.
Nous sommes au bord de la rupture. Les violences sont d’une intensité inédite et nos effectifs sont à bout.
– Un responsable de la Metropolitan Police
Sur le terrain, la situation est explosive. Chaque nuit apporte son lot de magasins pillés, de véhicules incendiés, d’affrontements avec les forces de l’ordre. Un chaos qui semble sans fin et qui met à rude épreuve la cohésion de la société britannique.
Le gouvernement sous pression
Face à cette crise d’une ampleur inédite, le gouvernement est plus que jamais sous pression. Accusé par ses opposants de laxisme et d’impréparation, il doit impérativement reprendre la main. La décision de libérer des détenus pour faire de la place aux émeutiers est un pari risqué, qui pourrait lui coûter cher politiquement.
En relâchant des criminels dans la nature, le gouvernement joue avec le feu. C’est irresponsable et dangereux.
– Un député de l’opposition
Mais face à l’urgence de la situation, avait-il vraiment le choix ? Beaucoup en doutent et l’opinion publique semble pour l’instant réservée. Un sondage publié ce matin révèle que 58% des Britanniques désapprouvent cette mesure, craignant pour leur sécurité.
Une crise qui en dit long sur l’état du pays
Au-delà de la gestion sécuritaire immédiate, ces émeutes mettent en lumière les tensions qui traversent la société britannique. Inégalités sociales, crise du logement, sentiment d’abandon dans certains quartiers… Les racines de la colère qui s’exprime aujourd’hui dans la violence sont profondes et anciennes.
On ne peut pas réduire ces événements à de simples actes de vandalisme. C’est le symptôme d’un malaise bien plus profond.
– Un sociologue spécialiste des questions urbaines
Beaucoup redoutent que ces libérations de détenus ne soient qu’un pis-aller, un sparadrap sur une plaie béante. Si les causes profondes de ce mouvement ne sont pas traitées, il y a fort à parier que le calme qui finira par revenir ne sera que de courte durée.
Déjà, certains évoquent le spectre des émeutes qui avaient secoué Londres en 2011 suite à la mort d’un jeune homme tué par la police. A l’époque déjà, le pays avait été pris de court par l’explosion de violence. Les leçons ont-elles été tirées ? L’avenir nous le dira.
Une chose est sûre, l’Angleterre retiendra son souffle encore plusieurs jours. Le temps pour le gouvernement de démontrer qu’il a les moyens de ramener l’ordre, sans pour autant compromettre davantage la fragile cohésion du pays. Un sacré défi en perspective.