Au cœur des troubles qui secouent actuellement le Royaume-Uni, Tommy Robinson, figure controversée du militantisme anti-islamisation, lance de lourdes accusations à l’encontre du gouvernement et des médias britanniques. Dans une interview exclusive accordée à un média indien, il dénonce ce qu’il qualifie de « série de mensonges et de manipulations » orchestrés par les autorités et relayés par la BBC.
« L’EDL n’existe plus depuis plus d’une décennie »
Au cœur de son propos, une mise au point cinglante sur les responsables désignés des émeutes en cours. Alors que certains pointent du doigt l’English Defence League (EDL), mouvement identitaire qu’il a cofondé en 2009, Tommy Robinson rétorque :
Ils accusent l’EDL, mais l’EDL n’existe plus depuis plus d’une décennie. C’est la population générale, pas un groupuscule extrémiste.
Un traitement médiatique biaisé ?
Robinson fustige également le traitement médiatique de ces événements, notamment de la part de la BBC. Selon lui, le géant audiovisuel public participerait activement à une campagne de diabolisation à son encontre et à celle des mouvances identitaires :
Ils nous traitent toujours d’extrême-droite et de racistes. C’est leur technique habituelle pour discréditer toute critique du système.
Un documentaire censuré
L’ancien leader de l’EDL évoque aussi un documentaire qu’il a réalisé, intitulé Britain’s banned documentary – SILENCED, et qui aurait fait l’objet d’une censure de la part des autorités. Il y dénoncerait les dérives communautaristes et les violences des gangs issus de l’immigration, un sujet tabou au Royaume-Uni selon lui.
Tensions communautaires et immigrations
En toile de fond de ces émeutes, les questions brûlantes de l’immigration et du vivre-ensemble. Des manifestations anti-immigration ont eu lieu devant des hôtels hébergeant des demandeurs d’asile, comme à Hull ou Rotherham. « Vous n’êtes plus les bienvenus » pouvait-on lire sur certaines pancartes.
Pour Tommy Robinson, ces frictions illustrent l’exaspération croissante d’une partie de la population britannique face à une politique migratoire jugée laxiste et porteuse de troubles. Une grogne qu’il estime étouffée par le pouvoir en place et passée sous silence par les grands médias.
Déni des autorités ?
Au-delà des motivations et de la crédibilité de Tommy Robinson, régulièrement qualifié d’extrémiste, ses propos mettent en lumière le malaise d’une frange de la société britannique. Un malaise que les autorités peinent à entendre et à traiter, préférant selon lui la politique de l’autruche et la mise au ban des voix dissidentes.
Ces émeutes sont-elles le symptôme d’un pays fragmenté, miné par les non-dits et les ressentiments ? L’avenir le dira. Mais d’ores et déjà, elles révèlent les lignes de fracture qui parcourent la société britannique et interrogent la capacité du pouvoir à y répondre autrement que par le déni ou la diabolisation.