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Émeutes à Hem: Opération Policière Annulée à 2 Jours des Législatives

Coup de théâtre à Hem ! Suite à des émeutes urbaines, une opération musclée de la police est annulée in extremis à l'approche des élections législatives. Laisser-faire ou calcul politique pour préserver la paix sociale ? Les dessous d'une décision qui fait polémique.

C’est une décision qui soulève bien des questions. Alors que le quartier Schweitzer de Hem était en proie à de violentes émeutes urbaines hier soir, une opération programmée des forces de l’ordre destinée à reprendre le contrôle a été purement et simplement annulée. Motif invoqué par la hiérarchie policière : ne pas faire de vagues à deux jours du premier tour des élections législatives. Un choix qui éclaire crûment les enjeux politiques entourant le maintien de l’ordre dans les quartiers sensibles.

Hem : le quartier Schweitzer s’embrase

Tout a commencé par un banal contrôle de police qui a mal tourné. Hier soir, dans le quartier Schweitzer de Hem, des agents de Roubaix ont voulu stopper un homme sur une moto non homologuée. Mais l’individu, loin d’obtempérer, a délibérément foncé dans le véhicule de police avant de prendre la fuite. Quand les policiers ont tenté de l’interpeller, c’est une trentaine de personnes qui leur sont tombées dessus, les rouant de coups et essayant même de voler leur voiture. Bilan : deux agents légèrement blessés et un quartier à feu et à sang.

Explosion de violence urbaine

Face à cette poussée de fièvre, une opération musclée de reprise en main a été montée dans la foulée avec des renforts. Objectif : regagner le contrôle du quartier Schweitzer par la force pour éteindre l’incendie. Une réponse classique et éprouvée dans ces situations de violences urbaines. Sauf que cette fois, la hiérarchie policière a préféré reculer. Pourquoi ce revirement de dernière minute ?

Calcul politique à l’approche des législatives ?

La raison officieuse, glissée par une source policière : ne pas faire de vagues à deux jours des élections législatives. Car Roubaix, dont dépend le quartier Schweitzer de Hem, est considérée comme une circonscription à risque où le résultat du scrutin pourrait mettre le feu aux poudres selon le renseignement territorial. Laisser les émeutes se poursuivre serait-il finalement un moindre mal comparé au risque de voir la situation exploser en cas d’intervention musclée ? C’est en tout cas le calcul que semble avoir fait la hiérarchie policière, qui joue la montre.

“Comme il se doit, une opération de reprise en main du quartier a été organisée avec des renforts, mais elle a été annulée par la hiérarchie pour ne pas faire de vagues à deux jours des élections”, confie une source policière.

– Un policier sous couvert d’anonymat

Entre volonté d’apaisement et démission de l’autorité

Une décision lourde de sens. Car si la volonté d’apaisement peut se comprendre à l’approche d’un scrutin crucial, elle n’en demeure pas moins un aveu implicite d’impuissance de l’État face aux violences urbaines. Un message dangereux dans des quartiers où l’autorité est déjà largement contestée. Cette reculade ne risque-t-elle pas d’être perçue comme un encouragement pour les émeutiers ? C’est toute la question de la réponse appropriée à apporter face à ces poussées de fièvre récurrentes.

Un sujet brûlant pour le prochain mandat

Quoiqu’il en soit, les événements de Hem placent la question du maintien de l’ordre et de la reconquête des quartiers perdus de la République au coeur des enjeux de l’après législatives. Le prochain gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, devra impérativement s’emparer de ce dossier brûlant. Entre fermeté et main tendue, la ligne de crête sera étroite pour ramener la paix sans jeter de l’huile sur le feu. Un défi majeur pour les cinq ans à venir.

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